À peine deux jours après la signature de l’Accord de Paix de Washington, la Société Civile du Sud-Kivu alerte sur une recrudescence des violations des droits humains dans plusieurs zones de la province. Dans un communiqué rendu public , elle interpelle la communauté internationale et en particulier le président américain Donald Trump, médiateur de l’accord.
Des habitants de Bukavu et Kamanyola avaient déjà signalé, avant la signature de l’accord, l’arrivée de renforts de l’AFC/M23/RDF. Certains sont venus de Goma par bateaux, d’autres ont traversé la frontière rwandaise à Bugarama, sous les yeux des populations locales. Ces mouvements ont également été constatés au Nord-Kivu, notamment vers Walikale et Masisi, confirmant l’ouverture de nouveaux fronts selon le communiqué signé par la présidente du bureau de coordination de la société civile du Sud-kivu Me Néné Bintu.
La Société Civile déplore l’usage d’armes lourdes et sophistiquées, dont des drones kamikazes, qui ont provoqué la mort de nombreux civils, parmi lesquels des élèves. Des marchés et infrastructures vitales ont été détruits, aggravant une crise humanitaire déjà alarmante. Des milliers de déplacés internes et réfugiés vers le Rwanda et le Burundi restent sans assistance.
Les femmes et les enfants paient le plus lourd tribut. Des images insoutenables de victimes circulent sur les réseaux sociaux, témoignant de la cruauté des affrontements. Le 5 décembre, des combats à Murhesa, dans le territoire de Kabare, ont même atteint des écoliers en pleine classe ajoute notre source.
Elle ajoute que les affrontements s’intensifient dans la plaine de la Ruzizi, les hauts plateaux de Mwenga, Fizi et Uvira, ainsi que dans la chefferie de Kaziba. Les rebelles visent la prise de la ville d’Uvira et cherchent à contrôler l’axe Civanga-Bunyakiri, en passant par le parc national de Kahuzi-Biega, pour progresser vers Kisangani. Au Nord-Kivu, les combats meurtriers dans le secteur d’Osso Banyanga confirment cette stratégie d’encerclement.
La Société Civile du Sud-Kivu condamne fermement la violation de l’Accord de Washington et de Doha. Elle présente ses condoléances aux familles endeuillées et formule plusieurs recommandations :
– Au président Donald Trump d’exiger la cessation immédiate des hostilités, sanctionner les contrevenants et obtenir le retrait des troupes rwandaises du sol congolais.
– À la communauté internationale de diligenter des enquêtes urgentes pour identifier les responsables des bombardements et sanctionner les violations du droit international humanitaire.
– Aux acteurs humanitaires d’intensifier l’assistance aux déplacés et blessés, faciliter l’accès aux zones de conflit et soutenir les enterrements des victimes.
– Aux belligérants de respecter le droit international humanitaire et cesser les menaces contre les animateurs de la société civile.
– À la population d’éviter de circuler dans les zones de combat et se mettre à l’abri.
– Au gouvernement congolais de convoquer un dialogue national inclusif pour renforcer la cohésion sociale et défendre la souveraineté nationale.
Rédaction





