Le groupement de Kalonge, situé dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu), est confronté à une série de crises qui menacent la survie de ses habitants. Insécurité galopante, effondrement des services sociaux de base, infrastructures en ruine et catastrophes naturelles se conjuguent pour plonger la population dans une détresse profonde. Face à cette situation, l’inaction des autorités locales suscite une vive inquiétude.
Dans un rapport rendu public par la société civile force vive dans le territoire de Kalonge, la recrudescence des violences est particulièrement inquiétante. Le rapport fait état d’au moins quatre jeunes tués par balle et six autres grièvement blessés. Sept personnes ont été enlevées par des groupes armés non identifiés, leurs familles contraintes de verser près de 8 000 dollars pour leur libération renseigne Erick Bernard Makusudi, membre de la société civile force vive de Kalehe, province du Sud-kivu.
Il ajoute que sur l’axe routier Kalonge–Bukavu, une somme de 21 000 dollars a été dérobée, illustrant l’insécurité chronique qui règne dans la région.
Les violences sexuelles s’ajoutent à ce climat de terreur, avec cinq cas de viols recensés. Le pillage de biens agricoles et d’élevage est également signalé, notamment l’emport de huit vaches et vingt-trois chèvres. Il ajoute que les défenseurs des droits humains ne sont pas épargnés, trois d’entre eux ont été inquiétés, dont le président de l’antenne locale de Fendula, torturé à son domicile à Lubona, dans le sous-village de Ntulu.
Face à ces menaces constantes, plusieurs villages tels que Kakunda, Mule, Kacuba, Rwamikundu et Mamba ont été désertés. Leurs habitants ont cherché refuge dans des localités plus sûres comme Rambo et Cifunzi.
Le secteur éducatif est gravement affecté. De nombreux enfants déplacés ne fréquentent plus l’école, faute de moyens pour répondre aux exigences des établissements secondaires. Les enseignants de la sous-division Kalehe 3 dénoncent des retards répétés dans le paiement de leurs salaires, ce qui affecte leur motivation et la qualité de l’enseignement.
La situation est aggravée par des catastrophes naturelles. Douze écoles ont été endommagées par des pluies torrentielles accompagnées de vents violents. Les élèves sont contraints d’étudier dans des conditions précaires, exposés aux intempéries et sans infrastructures adéquates.
La zone de santé de Kalonge traverse une crise profonde. Depuis dix mois, aucun ravitaillement en médicaments n’a été effectué, en raison de l’insécurité persistante dans l’Est du pays. Cette zone comprend vingt aires de santé, deux centres hospitaliers et un hôpital général de référence, tous confrontés à une pénurie critique de ressources ajoute notre source.
Le paludisme reste la principale maladie recensée. Les enfants déplacés souffrent de malnutrition sévère, sans aucune forme d’assistance humanitaire. Les prestataires de soins, eux aussi, sont confrontés à une situation qui dépasse leurs capacités.
Sur le plan infrastructure routières, elles sont dans un état de délabrement avancé. La route Madirhi est particulièrement menacée, notamment au deuxième kilomètre, où elle risque de se couper en deux si aucune intervention urgente n’est menée. À Mabondo, à un kilomètre du marché central de Kalonge, la route est déjà coupée, isolant davantage les communautés.
Les pluies diluviennes du 24 octobre ont causé des pertes humaines et matérielles. Un homme âgé de plus de cinquante ans a été emporté par la rivière Lugulu en crue. Plusieurs élevages de poissons ont été détruits, compromettant les moyens de subsistance de nombreuses familles.
La Société civile force vive de Kalonge dénonce le silence des autorités locales face à cette situation dramatique. Elle lance un appel pressant aux organisations humanitaires pour qu’elles interviennent rapidement et apportent une assistance aux populations victimes de ces crises multiples.
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