La province du Sud-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), est confrontée depuis plusieurs années à une insécurité persistante, alimentée par les violences et attaques répétées des groupes armés. Cette situation a des conséquences dévastatrices, non seulement sur les conditions de vie des habitants, mais aussi sur leur santé mentale, souvent négligée.
Les populations victimes de ces violences souffrent de traumatismes psychologiques profonds : peur constante, stress post-traumatique, anxiété, dépression… Ces troubles touchent aussi bien les adultes que les enfants, exposés à la perte de proches, aux déplacements forcés et à des scènes de violence extrême. Ce traumatisme affecte durablement leur capacité à vivre, à se reconstruire et à envisager l’avenir.
Face à cette urgence silencieuse, le gouvernement et les organisations humanitaires devraient renforcer les services de santé mentale. Il s’agit de développer et financer des dispositifs de prise en charge psychosociale accessibles dans toutes les zones touchées, y compris les milieux ruraux.
Par ailleurs, la formation des acteurs locaux est essentielle. Les agents de santé, leaders communautaires, enseignants et travailleurs sociaux doivent être outillés pour identifier, écouter et accompagner les personnes traumatisées, afin d’offrir un soutien de proximité.
Il est également crucial d’organiser des campagnes de sensibilisation pour briser les tabous autour des troubles psychologiques. Ces campagnes doivent encourager les victimes à demander de l’aide, sans honte ni peur.
La mise en place de programmes de soutien communautaire est tout aussi importante. Des groupes de parole, des activités culturelles et des ateliers de reconstruction sociale peuvent favoriser la résilience collective en recréant des espaces de confiance et de solidarité.
Les conflits communautaires qui ont marqué le Sud-Kivu laissent des séquelles psychologiques profondes, affectant même les générations post-conflit. L’insécurité persistante continue d’alimenter ces blessures invisibles, qu’il est urgent de reconnaître et de soigner.
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