Santé

Bukavu : L’association « Stop au Suicide » sensibilise les journalistes à la santé mentale et à la prévention du suicide

À l’occasion de la 23eme Journée internationale de la prévention du suicide, célébrée chaque 10 septembre, l’association Stop au Suicide RDC, en partenariat avec Action pour la Paix et la Justice, a organisé mercredi  10 septembre 2025 à Bukavu un café de presse sur le thème : « Impact de la santé mentale et du suicide sur le métier de journaliste ».

L’événement s’est tenu dans la salle de réunion du restaurant Maman Kinja et a rassemblé plus de quarante journalistes issus de divers médias de la province du Sud-Kivu.

Quatre intervenants se sont succédé pour aborder des thématiques variées liées à la santé mentale dans le milieu journalistique ,

Barthélémy Akuzwe, psychologue, a ouvert la séance avec un exposé sur le stress lié au traumatisme. Il a mis en lumière les répercussions psychologiques des expériences traumatisantes vécues ou rapportées par les journalistes, soulignant l’importance d’un suivi psychologique régulier pour prévenir l’épuisement émotionnel.

Il a également plaidé pour l’instauration de mécanismes d’accompagnement psychologique au sein des rédactions.

Mme Lumière Syngayi, journaliste spécialisée en santé mentale et présidente provinciale de l’ASBL Stop au Suicide/Sud-Kivu, a présenté les stratégies de prévention du suicide. Elle a insisté sur l’écoute active, la détection des signaux faibles chez les collègues, et la nécessité de créer des espaces de parole dans les milieux professionnels. Elle a alerté sur la vulnérabilité psychologique accrue des journalistes, souvent confrontés à une forte pression sans soutien adéquat.

Kamengele Omba, journaliste formateur, a développé le thème « Vivre positivement son métier de journaliste ». Il a encouragé les professionnels des médias à préserver un équilibre entre vie personnelle et professionnelle, à cultiver la résilience et à prendre soin de leur bien-être émotionnel. Il a également recommandé d’éviter de mentionner les moyens utilisés dans les cas de suicide lors de la rédaction d’articles, et de faire appel à des psychologues pour encadrer les contenus sensibles.

Parmi ses conseils pratiques, s’entourer de positivité, se fixer des objectifs clairs et réalistes, pratiquer la gratitude, agir avec bienveillance et prendre du temps pour soi.

Enfin, le professeur Adolphe Kilomba est intervenu sur les notions d’éthique et de déontologie journalistique. Il a exhorté les journalistes à faire preuve de professionnalisme dans le traitement des sujets liés au suicide, en se limitant aux faits. Il a conclu avec force, « Les faits sont têtus et sacrés ; mieux vaut un mauvais journaliste vivant qu’un bon journaliste mort. »

Cette activité s’inscrit dans une série d’actions menées par Stop au Suicide pour sensibiliser les différentes couches de la société aux enjeux de la santé mentale, notamment dans les professions exposées au stress, comme le journalisme.

Prenant la parole, Rodrigue Zagabe, journaliste reporter à Radio Star Bukavu, a appelé les psychologues à intégrer la santé mentale des journalistes dans leurs priorités.

Les participants ont salué l’initiative et encouragé les organisateurs à multiplier ce genre de rencontres pour renforcer la sensibilisation autour de la santé mentale, encore trop souvent négligée.

 

Balibonera David

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page