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La Chambre des Mines appelle à une réforme urgente après le drame de Mulondo

La Chambre des Mines de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) a exprimé sa profonde consternation à la suite de l’accident mortel survenu samedi 15 novembre sur le site minier artisanal de Mulondo, à Kawama, dans la province du Lualaba. Ce drame, qui a coûté la vie à plusieurs exploitants artisanaux, ravive une fois de plus le débat sur la vulnérabilité des creuseurs et souligne l’urgence de réformes structurelles dans le secteur artisanal.

Dans un communiqué daté du 17 novembre 2025, la Chambre des Mines dit partager la douleur des familles endeuillées et celle de toute la corporation des miniers artisanaux du Lualaba. Elle adresse ses condoléances à l’ensemble de la communauté minière frappée par cette nouvelle tragédie.

Ce drame survient dans un contexte particulièrement tendu, alors qu’une délégation conduite par le ministre national des Mines, Louis Watum Kabamba, se rendait à Kolwezi pour examiner les causes et conséquences de l’incident, l’avion transportant la délégation a été victime d’un accident à l’atterrissage lundi 17 novembre. Par chance, aucune perte en vies humaines n’a été enregistrée. La Chambre des Mines a salué le professionnalisme des services qui ont permis d’éviter un bilan plus lourd, exprimant sa solidarité envers le ministre et son équipe.

L’organisation exhorte le pays à affronter une réalité devenue insoutenable, l’exploitation artisanale du cuivre, du cobalt et d’autres métaux lourds expose chaque jour des milliers de jeunes Congolais à des dangers extrêmes.  

La Chambre des Mines dénonce un modèle marqué par,

– des galeries creusées sans respect des normes de sécurité,  

– des risques permanents d’effondrement et d’inondation,  

– une exposition chronique à des substances toxiques,  

– des violences et une précarité généralisée,  

– l’absence d’un encadrement sérieux des activités artisanales.  

Pour elle, ce système « né de l’absence d’opportunités d’emplois pour la jeunesse congolaise » et devenu incontrôlable, ne peut plus perdurer.

En septembre dernier, la Chambre des Mines avait organisé, en partenariat avec l’ITIE-RDC et la plateforme IDAK, un atelier de haut niveau consacré à la transformation durable de l’artisanat minier. Des recommandations concrètes avaient été formulées, notamment, la création de structures pérennes de supervision, la mise en place de mécanismes de suivi et l’instauration d’un cadre de coordination inter institutionnelle. Ces propositions attendent désormais leur validation par le gouvernement.

Pour Kasongo Bin Nassor, président de la Chambre des Mines, la voie à suivre est claire, « Il faut construire une alternative industrielle viable, sécurisée et digne, qui permette aux centaines de milliers de Congolais dépendant de l’artisanat de travailler dans un environnement humain et économiquement stable.»  

Il insiste, « L’urgence est absolue et nécessite une action concertée et immédiate. »  

La Chambre des Mines réaffirme sa disponibilité à collaborer avec l’État, la société civile ainsi que les partenaires techniques et financiers afin de bâtir un avenir où la vie des creuseurs sera protégée et leur dignité restaurée.

 

Rédaction 

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