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Panel « Stop Écocide » : La RDC en première ligne pour défendre l’eau et les forêts

Lors du panel Stop Écocide, la République démocratique du Congo (RDC) a rappelé avec force que l’eau n’est pas seulement une ressource naturelle, mais la vie elle-même. Dans ce pays au cœur du Bassin du Congo, les rivières, les forêts et les sols façonnent le quotidien de millions de personnes et régulent le climat bien au-delà des frontières nationales.

« En RDC, l’eau douce est partout, dans les rivières qui nourrissent les communautés, dans la foret qui régule notre climat; dans les sols qui soutiennent notre agriculture. Notre foret émet même ce que les scientifiques appellent des rivières  atmosphérique, des flux d’humidité qui voyage à travers tout le continent, c’est pourquoi comme l’a dit le compatriote de l’Océan Summit, il n’y a pas des forets sans océan et pas d’océan sans foret, ces deux mondes font partie d’un même système vivant. Mais aujourd’hui, ces eaux, fleuves, zones humides, les cours d’eau cachés au cœur de la foret sont gravement menacées. 

Face à ces menaces, les intervenants ont insisté sur la nécessité de renforcer la protection locale en donnant plus de pouvoir aux communautés riveraines et en reconnaissant les savoirs autochtones. Ils ont également appelé à soutenir les défenseurs de l’environnement, souvent en danger, et à instaurer une véritable volonté politique pour réglementer les industries extractives, restaurer les écosystèmes et mettre fin aux pratiques illégales.

Les forêts et les eaux du Bassin du Congo ne sont pas seulement des richesses congolaises. Elles sont des régulateurs essentiels du climat mondial, des réservoirs de biodiversité et des poumons pour l’Afrique entière. Les protéger n’est pas un acte de charité, mais une exigence de justice climatique.

La RDC s’est d’ailleurs imposée comme l’un des États leaders, aux côtés du Vanuatu, dans le mouvement international qui appelle à inscrire l’écocide comme crime dans le Statut de Rome. Premier pays africain à rejoindre cet appel, elle affirme que la destruction volontaire des fleuves et des forêts n’est pas un simple dommage collatéral, mais un crime contre la vie. Une telle reconnaissance permettrait de poursuivre les destructeurs d’écosystèmes au niveau international, d’obliger les entreprises extractives et les acteurs armés à rendre des comptes et d’affirmer que protéger l’eau, les forêts et les générations futures est un devoir collectif.

Pour la RDC, où la destruction environnementale et la souffrance humaine vont souvent de pair, cette reconnaissance est une question de survie, de dignité et de paix. L’eau relie les pays, les continents et les océans. Sa protection doit nous relier également.

 

Par Sylvie NABINTU 

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