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Nigeria : Massacre de déplacés dans la paroisse de Yelewata

Des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont péri dans la nuit de vendredi à samedi dernier à la suite d’un acte terroriste. Le père Remigius Ihyula, coordinateur de la commission Développement, Justice et Paix du diocèse de Makurdi, a exprimé sa consternation, remerciant le Pape pour ses paroles d’amour et de proximité», face à cette épreuve.

«Nous sommes sous le choc, nous n’avons pas de mots pour exprimer notre douleur face à cet acte terroriste barbare». C’est ce qu’a déclaré aux médias du Vatican le père Remigius Ihyula, coordinateur de la commission Développement, Justice et Paix du diocèse de Makurdi, responsable de la juridiction ecclésiastique de Yelevata.

Massacre de chrétiens

Toutes les victimes assassinées, révèle le coordinateur, étaient notamment «des chrétiens qui vivaient dans la pauvreté et qui n’avaient pas où dormir. La mission catholique les avait accueillis avec amour, leur donnant ce qu’elle pouvait».

Lorsque le Pape Léon XIV a exprimé lors de l’Angélus du dimanche 15 juin, toute la douleur de l’Église universelle pour ce terrible carnage, la joie à Makurdi s’est ressentie: «Nous avons tous été profondément touchés, parce que le Pape a braqué les projecteurs sur la situation de notre pays.Mais je dirai même plus: les paroles du Souverain pontife ont aussi influencé positivement nos autorités qui savent désormais que le monde nous regarde, et attend d’elles qu’elles trouvent une solution à ces problèmes».

En état de choc

Les habitants de Yelewata et les fidèles de l’Église locale sont en état de choc, même si la population est malheureusement habituée à ces actes de terrorisme qui s’inscrivent dans le cadre d’un conflit qui dure depuis une décennie entre les agriculteurs et les éleveurs locaux, qui se disputent l’utilisation des terres à coups de feu et d’incendies criminels.

«Mais cette fois-ci, c’est différent», explique le père Ihyula, «car la férocité déployée n’avait jamais été vue au Nigeria. Nous cherchons à comprendre ce qui s’est réellement passé et pourquoi», affirme-t-il.

Des données impitoyables

Selon les chiffres récemment publiés par Amnesty International, au cours des deux dernières années, près de 10 000 personnes ont été tuées dans l’État de Benue et l’État du Plateau, tandis que plus de 450 000 ont été déplacées. Dimanche 15 juin, au lendemain des manifestations, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Yelewata pour réclamer la paix et la justice, confirme le prêtre: «Et nous en avons vraiment besoin.

Dans notre diocèse, le terrorisme nous a contraints à fermer de nombreuses paroisses et écoles, parce que nous ne nous sentions pas en sécurité. Au fil du temps, nous avons essayé de construire la paix, mais c’est difficile: il semble que peu de gens s’en soucient vraiment».

Dans la nuit du 13 au 14 juin dernier, le village de Yelewata, situé dans l’est du Nigeria, a été la cible d’une attaque sanglante. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées brutalement.

Les premiers sauveteurs ont affirmé avoir trouvé sur le terrain des corps calcinés et presque méconnaissables d’hommes, de femmes et même d’enfants qui n’avaient pas eu le temps de s’échapper de leurs pauvres maisons incendiées peu avant minuit par plusieurs hommes armés.

Une terreur sans fin

Le bilan est encore incertain, les autorités faisant état de 50 morts, les témoins oculaires de près de 200. Les victimes faisaient cependant partie d’un groupe important de personnes déplacées à l’intérieur du pays, hébergées dans une paroisse qui s’occupait d’elles, les soutenant dans leurs besoins quotidiens et leur apportant chaleur et affection.

 

Federico Piana- Cité du Vatican

 

 

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