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Suspension des activités artisanales dans la filière cupro-cobaltifère : une décision du ministre des Mines

Le ministre des Mines de la République démocratique du Congo, Louis Watum Kabamba, a pris une mesure décisive en signant l’Arrêté ministériel n° 00964/CAB.MIN/MINES/01/2025, daté du 19 décembre 2025. Ce texte suspend, avec effet immédiat, toutes les activités minières et de commercialisation menées par les entités de traitement des substances minérales issues de l’exploitation artisanale dans la filière cupro-cobaltifère.  

Selon des informations consultées par mines.cd décision cible directement les unités de traitement notamment les comptoirs d’achat et structures assimilées impliquées dans l’acquisition, la transformation et la commercialisation des minerais provenant des sites artisanaux.  

Cette suspension ne concerne pas les exploitations industrielles légalement établies. Elle illustre la volonté des autorités de protéger les opérateurs conformes tout en assainissant un segment artisanal souvent critiqué pour son manque de traçabilité, ses impacts environnementaux et les risques sanitaires encourus par les creuseurs.  

Le cuivre et surtout le cobalt, dont la RDC fournit près de 70 % de la production mondiale, constituent des piliers stratégiques de l’économie nationale et de la transition énergétique mondiale, notamment pour la fabrication des batteries des véhicules électriques. Pourtant, l’exploitation artisanale, bien qu’elle assure la subsistance de milliers de ménages, demeure un maillon fragile et controversé de cette chaîne de valeur.  

À travers cet arrêté, le ministre des Mines entend « restaurer l’ordre dans la chaîne de valeur », face à la prolifération d’entités non conformes et à des pratiques jugées préjudiciables à l’image du pays. La mesure intervient dans un contexte marqué par une pression croissante des partenaires internationaux, qui exigent une exploitation responsable et durable des ressources stratégiques.  

Elle s’inscrit également dans la politique gouvernementale de « zéro tolérance » contre l’exploitation illégale et la contrebande des minerais, une orientation consolidée depuis l’entrée en vigueur du Code minier révisé de 2018.  

D’après l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), le secteur artisanal fait vivre plusieurs milliers de personnes en RDC. Dans des provinces fortement dépendantes de cette activité, telles que le Haut-Katanga et le Lualaba, la suspension pourrait entraîner des répercussions sociales immédiates, en privant de revenus de nombreux ménages.  

La question demeure, ouvrira-t-elle la voie à une filière cupro-cobaltifère plus structurée, transparente et durable, ou risque-t-elle, à court terme, d’exacerber les tensions sociales dans les zones minières ?  

 

Rédaction 

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