Alors que la faim aiguë atteint des niveaux records en République démocratique du Congo, les opérations humanitaires sont gravement entravées par des « contraintes budgétaires sans précédent », alerte le Programme alimentaire mondial (PAM). L’agence onusienne indique avoir besoin de 270 millions de dollars pour les six prochains mois afin de maintenir son aide dans l’Est du pays.
« La réduction des ressources et des perspectives de financement nous oblige à cibler uniquement les personnes les plus vulnérables, avec des rations alimentaires réduites — ce qui compromet l’impact de notre action humanitaire », souligne le PAM dans son dernier rapport de situation.
Des coupes drastiques aux conséquences directes
Le PAM pointe du doigt la baisse significative de l’aide étrangère, notamment celle des États-Unis, ainsi que la diminution globale des contributions des donateurs au premier semestre 2025. Ces réductions ont eu un impact direct sur les capacités opérationnelles des agences humanitaires en RDC.
« Plusieurs organisations ont été contraintes de réduire, voire de suspendre leurs activités, aggravant ainsi l’ampleur et la gravité des besoins humanitaires », précise le rapport.
La RDC, un épicentre de la faim
Avec 27,7 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë dont 10,3 millions dans l’Est la RDC est désormais classée parmi les principaux foyers mondiaux de la faim. Cette situation repose sur une augmentation du nombre de personnes en phase 4 de l’IPC (urgence), une tendance qui devrait empirer dans les mois à venir.
Les conflits persistants dans l’Est perturbent les activités agricoles et les marchés, réduisant la disponibilité alimentaire. Par ailleurs, la flambée des prix affecte le pouvoir d’achat des ménages vulnérables, aggravant encore l’insécurité alimentaire.
Moins de bénéficiaires, moins de nourriture
Face à un sous-financement chronique, à une insécurité croissante et à un accès limité, le PAM a mis en place un plan de réponse « hyper-priorisé ». Ce plan vise à concentrer les ressources sur les zones et les populations les plus critiques.
En moyenne, le PAM a pu assister 650 000 personnes par mois en 2025, contre 900 000 au premier semestre 2024. Le plan initial du groupe sectoriel de sécurité alimentaire prévoyait d’atteindre 7,3 millions de personnes, mais ce chiffre a été revu à la baisse à seulement 4,7 millions.
Avec des stocks alimentaires en diminution dans plusieurs provinces, le PAM prévoit de réduire à la fois le nombre de bénéficiaires et les quantités de nourriture distribuées.
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