L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) tire la sonnette d’alarme sur la dégradation accélérée des conditions de vie dans la capitale. Dans un rapport transmis au Gouverneur de la Ville-Province le 21 novembre, l’organisation dénonce une insalubrité chronique et un chaos routier qui paralysent Kinshasa, révélateurs d’un grave délaissement institutionnel.
Après trois mois d’enquête citoyenne dans plusieurs communes, l’ACAJ identifie trois causes majeures de l’insalubrité urbaine. La première est l’incivisme généralisé,dépôts sauvages, rejets anarchiques et faible culture environnementale transforment les quartiers en dépotoirs à ciel ouvert, avec des conséquences directes sur la santé publique. La deuxième concerne les infrastructures défaillantes, absence de poubelles publiques, caniveaux bouchés, manque de centres de traitement des déchets. La capitale ne dispose pas d’un système moderne de gestion des déchets malgré sa croissance démographique. Enfin, la troisième cause est institutionnelle, tolérance des marchés pirates, impunité des infractions environnementales et absence de campagnes de sensibilisation.

L’étude met également en lumière une circulation devenue intenable. L’espace public est occupé de manière anarchique par des marchés, garages et épaves, souvent avec la complicité des autorités locales. Le stationnement désordonné, les contrôles routiers inadaptés et les feux de signalisation défaillants aggravent la situation. À cela s’ajoutent le manque de parkings, la dégradation des routes secondaires et l’absence de voies de contournement pour les poids lourds.
Face à cette situation, l’ACAJ propose des mesures urgentes. Pour restaurer la salubrité, il faut mettre en place un système intégré de gestion des déchets, sanctionner les infractions environnementales et instaurer des programmes permanents d’éducation au civisme urbain. Pour fluidifier la circulation, l’organisation recommande la réhabilitation des routes secondaires, la création de parkings publics, le respect strict du code de la route et la modernisation des feux de signalisation. Enfin, pour rétablir une gouvernance urbaine efficace, l’ACAJ suggère la création d’un comité mixte de suivi incluant l’État, le secteur privé et la société civile, avec publication de rapports trimestriels.

Au-delà des autorités, l’ACAJ interpelle directement la population. Chacun doit assumer sa part de responsabilité pour restaurer la salubrité et fluidifier la mobilité dans Kinshasa. L’organisation rappelle que le droit à un environnement sain et à une mobilité digne est un droit fondamental des citoyens.
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