La dernière journée du deuxième Sommet africain sur le climat (ACS2) tenue à Addis-Abeba, Ethiopie s’est conclue par un appel fort et clair, l’Afrique refuse désormais d’être perçue comme une simple victime du changement climatique. Elle revendique son rôle de moteur de solutions et de pilier de la prochaine économie climatique mondiale.
Organisé par la République fédérale démocratique d’Éthiopie en partenariat avec l’Union africaine, le sommet s’est tenu sous le thème : « Accélérer les solutions climatiques mondiales : Financer le développement résilient et vert de l’Afrique ».
À la clôture de l’ACS2, les dirigeants africains ont officiellement adopté la Déclaration d’Addis-Abeba et l’Appel à l’action, marquant un tournant historique dans l’engagement du continent pour l’action climatique. Cette déclaration appelle à un soutien renforcé pour intensifier les initiatives africaines telles que, la Grande Muraille Verte de l’Union africaine, l’Initiative de restauration des paysages forestiers africains et l’Initiative éthiopienne pour un héritage vert.
Les chefs d’État africains et leurs partenaires ont annoncé des engagements financiers et politiques ambitieux pour soutenir des solutions climatiques locales :
Création du Pacte africain pour l’innovation climatique (ACIC) et du Fonds africain pour le climat (ACF), à l’initiative du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. Objectif, mobiliser 50 milliards USD par an pour promouvoir 1 000 solutions africaines d’ici 2030 dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, de l’eau, des transports et de la résilience.
Financement de l’adaptation, les dirigeants ont affirmé que ce financement est une obligation légale des pays développés, et non une œuvre de charité. Ils ont exigé que ces fonds soient octroyés sous forme de subventions, et non de prêts, afin de ne pas aggraver l’endettement du continent.
Mise en œuvre du Fonds africain pour le changement climatique, soutenu par la Banque africaine de développement, pour canaliser des obligations vertes et des instruments financiers adaptés aux réalités africaines.
Réforme des banques multilatérales de développement, appel unanime à réduire les coûts d’emprunt et à élargir la représentation africaine dans la gouvernance financière mondiale.
Le Danemark annonce 79 millions USD pour la transformation agricole.
L’Italie confirme 4,2 milliards USD pour le Fonds italien pour le climat, dont 70 % destinés à l’Afrique, et signe un protocole d’accord avec l’Éthiopie.
Initiative pour l’industrialisation verte de l’Afrique (AGII) , cadre de coopération signé entre la BAD, Afreximbank, Africa50 et l’AFC, avec 100 milliards USD mobilisés pour transformer les ressources africaines en moteurs de croissance verte.
Programme AAAP 2.0 , appel à investir 50 milliards USD pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires, des infrastructures et des zones urbaines africaines d’ici 2030.
BEI Global, accords d’assistance technique avec trois banques éthiopiennes pour soutenir 100 milliards d’euros d’investissement d’ici 2027.
Agenda Mission 300 et Initiative pour une cuisine propre, dans l’objectif de fournir une énergie moderne à 300 millions d’Africains et des solutions de cuisson propres à 900 millions d’ici 2030.
Investissements en énergies renouvelables , appel à faire passer la part de l’Afrique de 2 % à 20 % dans les investissements mondiaux d’ici 2030.
Stratégie des minéraux verts, valorisation locale du cobalt, lithium, cuivre et terres rares pour stimuler l’industrialisation et la création d’emplois.
Santé et climat, mise en place de mécanismes financiers pour faire face aux menaces sanitaires liées au climat, telles que les vagues de chaleur et les maladies vectorielles.
Cadre africain pour une résilience juste (JRF), lancé en collaboration avec le Fonds d’impact pour la justice climatique en Afrique (CJIFA), déjà actif dans 17 pays avec 64 subventions octroyées.
Pendant trois jours, l’ACS2 a réuni plus de 25 000 délégués, chefs d’État, ministres, représentants de la société civile, partenaires de développement, secteur privé, communautés locales, peuples autochtones, jeunes et universitaires.
23 pavillons ont accueilli des débats interactifs, 43 expositions ont présenté des innovations vertes. 240 événements parallèles ont exploré des solutions climatiques africaines.
Dans un contexte mondial souvent marqué par les blocages, l’ACS2 s’est distingué par son esprit de coopération. La participation de tous les États membres de l’Union africaine, aux côtés de partenaires internationaux et d’acteurs de la société civile, a envoyé un message fort, le climat est le test ultime du multilatéralisme.
Ce sommet a démontré que l’Afrique peut se mobiliser, prendre l’initiative et produire des résultats concrets qui influenceront directement la COP30 à Belém et les négociations climatiques futures.
Le gouvernement éthiopien et la Commission de l’Union africaine ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre la Déclaration d’Addis-Abeba et à soutenir les initiatives issues de l’ACS2.
Par Lifeinfos.net