Depuis plusieurs mois, l’hôpital général de référence de Beni accueille un flot croissant de blessés par armes, en majorité issus des zones de combat du Nord-Kivu. Avec l’appui du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), l’établissement est devenu un centre vital de stabilisation et de soins selon Uturi.Cd.
« Nous prenons en charge tous les blessés dont la blessure date de moins de 30 jours », explique Muhindo Kalumbi Samson, médecin du CICR. Au-delà, les patients sont orientés vers d’autres structures, faute de moyens techniques pour traiter les cas chroniques.
Actuellement, 79 patients sont hospitalisés, venus de Bunyakiri, Kavumu, Lulimba, Uvira, Walikale ou Masisi. Huit à dix ont subi une amputation, une décision prise uniquement lorsque la vie du patient est menacée. « Nous faisons tout pour sauver les membres, mais parfois l’amputation est inévitable », confie le médecin.
La prise en charge est complète, soins médicaux, interventions chirurgicales et alimentation.Face à l’afflux constant, l’hôpital a installé cinq tentes supplémentaires en plus des trois grandes salles existantes.
Un défi majeur reste le retard d’acheminement des blessés. Beaucoup arrivent plusieurs jours après leur blessure, souvent avec des plaies infectées. « Certains viennent de très loin, parfois de Bukavu ou Fizi. Un traitement qui aurait duré deux semaines peut alors s’étendre sur trois mois », explique un infirmier.
Ces retards sont liés aux difficultés logistiques et à l’accès limité aux zones de conflit. Le CICR recourt à des avions humanitaires pour évacuer les blessés.
Fractures complexes, traumatismes crâniens par balles… les cas les plus critiques se multiplient. Malgré tout, le personnel garde confiance,« Dieu nous aide, et nous faisons tout pour sauver chaque vie », conclut le responsable médical.
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