Face à la dégradation alarmante des rivières qui prennent leur source dans le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) et alimentent le Lac Kivu, une réponse concrète et collective s’organise. Le 11 novembre 2025, à Murhesa, dans le territoire de Kabare, l’organisation Strong Roots a lancé un programme pilote de restauration écologique, mobilisant les communautés locales autour d’un enjeu, préserver les écosystèmes fluviaux pour garantir l’eau, la biodiversité et la sécurité alimentaire.
Ce projet marque une réponse concrète à la dégradation accélérée des écosystèmes fluviaux de la région.
Au cours d’un atelier de deux jours, Strong Roots a présenté les résultats d’une étude menée sur 17 rivières situées entre Kazingo et Kalehe. Trois d’entre elles Murhundu, Mpungwe et Kabindi ont été retenues pour la première phase du programme, en raison de leur importance écologique et de leur vulnérabilité. Tandis que les deux premières font déjà l’objet d’interventions, un atelier spécifique sur la rivière Kabindi est prévu dans les prochaines semaines.
L’atelier de lancement, tenu à Murhesa, avait pour objectif d’informer les parties prenantes sur l’importance stratégique de ces rivières pour l’équilibre du Lac Kivu, de mobiliser les communautés locales autour d’une vision partagée de la restauration écologique, et de co-construire un plan d’action réaliste, ancré dans les réalités du terrain.
Des représentants des cinq groupements de la Chefferie de Kabare Kagabi, Cirunga, Bushumba, Mudaka et Miti ont dressé un constat sans appel. Pollution, érosion, déforestation, pratiques agricoles non durables, pauvreté et méconnaissance des normes environnementales menacent directement la qualité et la disponibilité de l’eau, la biodiversité aquatique et terrestre, la fertilité des sols et la sécurité alimentaire des villages riverains.
Parmi les recommandations formulées figurent le renforcement de la sensibilisation sur les lois environnementales et les bonnes pratiques, l’implication active des communautés dans les activités de reboisement, de protection des berges et de suivi écologique, ainsi que la création de comités locaux de gestion des rivières en lien avec les autorités traditionnelles et administratives.
Madame Huguette Tabaro, Responsable du projet chez Strong Roots, a salué l’engagement des participants. Elle a souligné que les objectifs du programme ont été présentés à partir d’analyses rigoureuses, et que les échanges ont permis de dégager des pistes d’action claires.
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