Société

Entre guerre et silence : le cri des déplacés du Sud-Kivu

Du 4 au 7 novembre, les territoires de Fizi et Mwenga ont été le théâtre de violents affrontements entre les groupes armés Twirwaneho/Red-Tabara, alliés à l’AFC/M23, et les FARDC épaulées par les milices Wazalendo. Ces combats ont plongé une fois de plus cette région du Sud-Kivu dans le chaos, provoquant une vague de déplacements massifs et une crise humanitaire alarmante.

Selon une note humanitaire de la société civile adressée aux autorités et partenaires, plus de 550 ménages ont été contraints de fuir dans la brousse, abandonnant tout derrière eux. Des villages entiers  Tuwe-Tuwe, Kitasha, Ngezi, Bilalo-Mbili et Point Zéro sont aujourd’hui désertés, vidés de leurs âmes et de leur vie. 

Les infrastructures communautaires ont été réduites en cendres , maisons incendiées, bétail pillé, biens arrachés, et même les structures sanitaires n’ont pas été épargnées. Le centre de santé de Tuwe-Tuwe, pourtant vital pour la zone d’Itombwe, a été saccagé, privant des milliers de personnes de soins essentiels.

Au moins 3 500 personnes, selon les forces vives de Fizi, se sont réfugiées dans les forêts de Bikyaka et Anunga, ou dans des villages de fortune comme Kanguli, Bilende, Mulima et Abala. Ces déplacés vivent dans des conditions inhumaines, sans abri, sans nourriture, sans soins. La société civile appelle à l’ouverture d’un couloir humanitaire et à une assistance immédiate. 

Plus grave encore, certains civils sont assimilés à des groupes armés et retenus comme otages, interdits de tout déplacement. Cette criminalisation de l’innocence aggrave leur vulnérabilité et constitue une violation flagrante du droit international humanitaire.

Alors que Kinshasa, le Rwanda et l’AFC/M23 poursuivent des pourparlers à Doha et aux États-Unis, le terrain continue de saigner. Les combats entre la coalition Twirwaneho/Red-Tabara et les forces Wazalendo, dirigées par Ngomanzito et Kakobanya avec le soutien des FDNB burundais, ravivent les plaies d’une région déjà meurtrie.

Face à ce regain de violence, la société civile dénonce l’indifférence et l’inaction. Elle exhorte les autorités nationales et internationales à sortir de leur silence et à agir pour protéger les civils, restaurer la paix et reconstruire l’espoir.

 

Rédaction 

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