La 30e conférence des Nations unies sur le changement climatique s’ouvre ce 10 novembre à Belém, aux portes de l’Amazonie brésilienne. Une COP symbolique, au cœur du poumon vert de la planète, qui se veut celle des peuples, de la vérité et de l’action. Jusqu’à 50 000 participants sont attendus, représentant près de 190 délégations. Mais derrière les slogans, l’urgence climatique se heurte à une réalité politique fracturée.
À peine plus de la moitié des pays ont soumis leurs plans climat, et les trajectoires actuelles nous mènent vers un réchauffement de +2,4 °C d’ici 2100. Un scénario dramatique pour les écosystèmes, les sociétés humaines et les générations futures. Le manque d’ambition est criant, et la COP30 s’ouvre dans un climat d’inquiétude plus que d’espoir.
La dépendance au pétrole, au gaz et au charbon reste le tabou central. Lors du sommet des chefs d’État, le président brésilien Lula a appelé à « préparer la fin des énergies fossiles ». Mais derrière ce signal politique, les lignes ne bougent guère. Les pays producteurs restent arc-boutés sur leurs intérêts, rendant tout consensus improbable.
Après trois COP organisées dans des pays autoritaires, la société civile fait son grand retour. Les peuples autochtones, en particulier, veulent faire entendre leur voix dans cette COP amazonienne. Leur rôle est crucial, ils sont les gardiens de territoires vitaux pour la régulation du climat mondial.
Pour les pays du Sud, l’adaptation aux catastrophes naturelles est une priorité absolue. Les négociateurs doivent définir 100 indicateurs pour évaluer la résilience des États. Mais au-delà des tableaux de bord, ce sont des financements massifs qui sont attendus. Sans eux, l’adaptation restera un vœu pieux.
La COP29 a échoué à concrétiser les promesses financières. Les 300 milliards annuels promis par les pays riches sont loin du compte. Le Brésil propose un objectif de 1 300 milliards de dollars. Mais où trouver ces fonds ? Le débat s’annonce explosif, tant les réticences budgétaires sont fortes.
Les États-Unis freinent l’action climatique, tandis que les tensions géopolitiques , guerres, protectionnisme, rivalités autour des terres rares détournent l’attention des enjeux écologiques. Le climat devient une victime collatérale des rapports de force mondiaux.
Face au risque d’échec, la présidence brésilienne mise sur des engagements concrets entre États volontaires, plutôt qu’une déclaration finale. Une stratégie pragmatique pour préserver ce qui peut l’être du multilatéralisme climatique. Car si la COP30 échoue, c’est tout l’édifice de la coopération internationale qui vacille.
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