Coup de théâtre dans le paysage politique béninois. Le principal parti d’opposition, Les Démocrates, ne participera pas à l’élection présidentielle de 2026. La Cour constitutionnelle, saisie pour statuer sur la validité de leur candidature, s’est déclarée « incompétente » après l’examen de cinq recours le 23 octobre 2025. Une décision qui confirme l’invalidation prononcée plus tôt par la Commission électorale nationale autonome (Cena).
Le verdict est tombé en une phrase, prononcée par le président de la Cour, Dorothé Sossa : « En l’état, la Cour se déclare incompétente. » Un silence pesant a suivi. Les requérants ont quitté la salle avant même la clôture officielle de la session. Pour Les Démocrates, c’est une exclusion sèche du scrutin présidentiel prévu en avril 2026.
Le recours déposé par le parti faisait suite au rejet de la candidature de Renaud Agbodjo, désigné mi-octobre après de longues tractations internes. En cause : une insuffisance de parrainages valides. Le dossier présenté comportait 27 parrainages, alors que le Code électoral en exige 28. La Cena avait accordé un délai de 48 heures pour contester, mais la Cour constitutionnelle n’a pas donné suite.
À la sortie de l’audience, les représentants du parti ont gardé le silence, préférant se réunir en interne. Le premier à réagir publiquement fut Guy Mitokpè, secrétaire à la communication : « La Cour s’est déclarée incompétente. Nous restons debout pour l’amour que nous avons pour notre pays », a-t-il écrit sur Facebook.
L’un des avocats du parti, Me Augustin Aballo, s’est dit surpris par l’absence de motivation dans la décision. Il attend désormais le document officiel des sages pour en comprendre les fondements.
Ce rejet ouvre un boulevard pour le candidat de la majorité présidentielle, Romuald Wadagni, actuel ministre des Finances, dont la candidature a été validée. Trois dossiers ont été recalés au total. La liste définitive des candidats sera publiée le 31 octobre, après traitement des derniers recours.
L’exclusion des Démocrates, principal parti d’opposition, soulève des interrogations sur la pluralité du scrutin à venir. Alors que le Bénin s’apprête à vivre une nouvelle échéance électorale, la décision de la Cour constitutionnelle pourrait redessiner les rapports de force et raviver les débats sur l’inclusivité du processus démocratique.
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