À chaque averse, la ville de Bukavu se transforme en champ de ruines. Ce 30 septembre 2025, en fin de matinée, la circulation a été totalement paralysée dans plusieurs artères de la ville. À la place de l’Indépendance, aucun mouvement n’était possible : ni véhicules, ni piétons ne pouvaient circuler, en raison du débordement des eaux de la rivière Kawa.
Le week-end dernier, une mère de famille a été emportée par les eaux, un drame qui rappelle les tragédies de la saison précédente, où des corps sans vie avaient été retrouvés çà et là, notamment sur les rives du lac Kivu. Cette situation illustre l’absence criante d’une politique urbanistique capable de relever les défis de la ville. Il y a quelques années, une juriste avait elle aussi été emportée par les eaux alors qu’elle tentait de traverser à bord de son véhicule, terminant sa course dans le lac kivu.
Un corps sans vie d’un jeune homme âgé de 25 ans a été découvert le dimanche 28 septembre 2025 sur le lac Kivu, au niveau du port de la Société Nationale des Chemins de Fer du Congo (SNCC) dans la ville de Bukavu.
Madame Didienne MWATI, Cheffe de quartier adjointe du quartier Nkafu dans la Commune de Kadutu, précise que la victime était connue sous le nom de BAHATI NYAMWANDAGAZA, originaire d’Ibinja qui a trouvé la mort par noyade.
Les travaux communautaires organisés chaque samedi de 08h00 à 11h00 par les autorités de L’AFC-M23 peinent à produire des résultats tangibles à Bukavu. La population attend des actions concrètes.
Des habitants interrogés appellent à une implication sérieuse des autorités pour mettre en place une stratégie durable de canalisation des eaux, éradiquer les constructions anarchiques et lutter contre l’insécurité.
Vivre une journée à Bukavu relève désormais de l’exploit. Depuis février dernier, aucune banque n’est opérationnelle. Se nourrir et satisfaire ses besoins primaires est devenu un casse-tête, dans un contexte où la majorité des parents sont au chômage et d’autres ont leur argent bloqué en banque, en dépit des défis liés à la crise sécuritaire.
Les structures sanitaires sont en rupture de stock, l’aide humanitaire est absente, et l’avenir reste incertain. Les Bukaviens ne savent plus sur quel pied danser.
David BALIBONERA