Le mercredi 26 novembre, le député provincial Bubasha Tangani’a David, élu d’Uvira et président de la commission Défense et Sécurité de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, a déposé une motion d’information dénonçant la déstabilisation des entités coutumières et administratives dans plusieurs zones de la province.
Face à ce qu’il qualifie de « perturbations inquiétantes » au sein des chefferies et groupements, l’élu de l’UDPS appelle les autorités provinciales et nationales à intervenir rapidement afin de prévenir une crise institutionnelle susceptible d’ébranler la cohésion sociale.
Dans sa motion, Bubasha Tangani’a affirme que plusieurs chefs coutumiers seraient victimes de pressions, manipulations ou évictions injustifiées. Il cite notamment le secteur de Nganja où « tous les chefs de groupements sont déstabilisés », le secteur de Tanganyika où des chefs de localités et groupements seraient « malmenés, forcés à céder leurs postes ou soumis à divers traitements injustifiés », ainsi que le territoire d’Uvira où une « machination » viserait le fils du mwami de la chefferie des Bavira, qui assure l’intérim de son père malade et ferait face, selon lui, à « une main noire cherchant à l’écarter ».
L’élu pointe du doigt des ingérences politiques venant, selon lui, de certains acteurs basés à Kinshasa et au sein même de la province.
Pour Bubasha Tangani’a David, la stabilité de l’autorité coutumière constitue un pilier essentiel pour garantir la paix et la cohésion sociale dans un contexte déjà fragilisé par de multiples défis sécuritaires.
Il alerte sur les risques de tensions communautaires, de conflits d’autorité, de fragilisation de la gouvernance locale et d’aggravation de l’insécurité. « Si les pouvoirs coutumiers s’effritent, c’est tout l’équilibre social qui vacille », a-t-il averti, exhortant l’Assemblée provinciale à examiner la situation en urgence et à interpeller les autorités compétentes pour éviter toute escalade.
Le week-end dernier, une délégation du ministère provincial de l’Intérieur, de la Décentralisation et des Affaires coutumières a présidé une réunion dans la salle polyvalente de la chefferie des Bavira afin de tenter de résoudre le conflit qui oppose les membres de la famille régnante.
Cette initiative, bien que saluée, est perçue comme une étape préliminaire. De nombreux observateurs estiment qu’une médiation plus inclusive, impliquant les communautés locales et les autorités nationales, sera indispensable pour restaurer la confiance et préserver l’équilibre coutumier.
Rédaction
