Depuis février dernier, des milliers de réfugiés congolais ont trouvé refuge au Burundi, fuyant les violences persistantes dans l’est de la République démocratique du Congo. Répartis entre le camp de Rutana et des familles d’accueil dans les provinces de Cibitoke et Bujumbura, ces exilés font face à une situation socio-humanitaire de plus en plus critique.
Un plaidoyer pour la paix et le retour volontaire
Contactez, lundi 11 août 2025 par notre rédaction, M. Balungwe Matenga Jean Paul, porte-parole des réfugiés congolais au Burundi, a lancé un appel pressant en faveur de l’accélération des pourparlers entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23.
Selon lui, ces négociations sont essentielles pour rétablir la paix dans les zones d’origine des réfugiés et permettre leur retour volontaire.
Il plaide également pour l’ouverture des traversées sur la rivière Ruzizi, notamment aux points de Kamanyola et Katogota, afin de faciliter le passage vers leurs localités d’origine. « Malgré l’instabilité persistante, beaucoup souhaitent rentrer chez eux », affirme-t-il.
Une rentrée scolaire incertaine pour les enfants réfugiés
À l’approche de la rentrée scolaire, l’inquiétude grandit parmi les familles réfugiées. Lors d’une réunion tenue le vendredi 8 août entre les représentants des réfugiés, le HCR et les autorités burundaises en charge des réfugiés, aucun plan concret n’a été annoncé pour la prise en charge des élèves congolais. « Ces enfants ont déjà perdu une année scolaire à cause de la guerre. Aujourd’hui, ils sont contraints de suivre le programme éducatif burundais, sans aucune garantie d’intégration ou de soutien », déplore M. Balungwe.
Selon les informations partagées par le HCR lors de cette rencontre, l’organisation onusienne fait face à une réduction drastique de son budget, la rendant incapable de répondre aux besoins croissants des réfugiés.
Conditions de vie précaires et solidarité burundaise
La vie dans le camp de Rutana et dans les familles d’accueil reste difficile. Certains réfugiés sont contraints de mendier pour survivre, faute d’assistance suffisante. Malgré cela, Balungwe salue l’esprit d’hospitalité du peuple burundais et la tolérance des autorités, qui permettent à plusieurs réfugiés de circuler librement, même sans documents officiels.
Face à cette crise humanitaire silencieuse, les réfugiés congolais au Burundi appellent à une mobilisation régionale pour accélérer les efforts de paix, garantir la protection des enfants et faciliter leur retour volontaire. L’ouverture des traversées sur la Ruzizi pourrait être un premier pas vers une solution durable.
Wendo J