La récollection annuelle 2025 des femmes de la plateforme interconfessionnelle Dynamique Femme, Paix et inclusion de Bukavu (RDC) et de Cyangugu (Rwanda) s’est tenue mercredi 17 décembre 2025 au Centre Amani à Muhumba, commune d’Ibanda. L’activité s’est déroulée sous le thème, « Femme, les numériques sont-ils un moyen de cohésion sociale et de vivre-ensemble dans les relations transfrontalières ? »
Selon sœur Aimerance LUKENGERHWA, responsable du département Dynamique Femme au sein de la Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP) et membre de la congrégation des Filles de Marie Reine de Bukavu, cette rencontre avait pour objectif de rendre grâce à Dieu pour sa protection durant l’année 2025, malgré les défis rencontrés. Elle visait également à éveiller la conscience des femmes sur l’usage responsable du numérique dans les relations interpersonnelles, au sein de la société et dans les échanges transfrontaliers.
L’intervenante principale, pasteure Christine Sasa de l’église Sion Palais de Grâce, a abordé la question des violences numériques, qu’elle qualifie de « virus » touchant non seulement la République Démocratique du Congo, mais aussi le monde entier. Elle a cité plusieurs formes de violences en ligne, notamment les commentaires sexistes, dégradants ou humiliants, l’usurpation d’identité, la diffusion d’images ou de vidéos sans consentement à des fins de chantage, ainsi que la propagation de rumeurs dans les groupes de discussion dans l’intention de nuire. Selon elle, les conséquences sont nombreuses, mais il reste possible de prévenir ces dérives par la sensibilisation et l’éducation.
Les participants, issues de différentes confessions religieuses islam, Église du Christ au Congo (ECC), orthodoxe, Armée du Salut, anglicane, kimbanguiste et Union des Églises Indépendantes ont salué l’initiative de la Dynamique Femme Paix et Inclusion. Ils estiment qu’elle contribue non seulement au vivre-ensemble, mais aussi à renforcer la participation des femmes dans les questions de paix et de cohésion sociale dans la région des Grands Lacs.
Imam Saleh Radjabu, représentant de la communauté islamique et coordonnateur de la plateforme interconfessionnelle du Sud-Kivu, a qualifié cette initiative de « bénéfique » et « opportune ». Concernant les violences numériques, il a souligné que beaucoup de personnes ignorent encore les risques liés à l’usage du numérique.
Pour lui, en parler aujourd’hui est essentiel pour encourager une utilisation responsable et prévenir les conséquences néfastes. Il a également invité la Dynamique à intensifier ces enseignements et a lancé un appel pour que les femmes musulmanes soient davantage impliquées et informées.
Prenant la parole, Justin NKUNZI, responsable de la Commission Diocésaine Justice et Paix, a encouragé les participantes à promouvoir le vivre-ensemble. Il a illustré son propos à travers l’image des doigts de la main. Le pouce, proche du cœur, symbolise la force lorsqu’il agit en collaboration avec les autres doigts. Le majeur, le plus long, représente la valeur et l’honnêteté, des qualités essentielles dans la vie de prière. L’annulaire, plus fragile, rappelle que dans la vie spirituelle, négliger les plus faibles n’est pas compatible avec la mission de paix.
Signalons que la journée s’est clôturée par un échange de vœux, un moment caractérisée par la joie immense et de fois rire entre les femmes de Cyangugu au Rwanda et de Bukavu en RDC. Cette ambiance, a marqué une belle fin d’année, placé sous le signe de la bonté ainsi que les souhaits d’une nouvelle année porteuse de paix et d’espérance.
Par Sylvie NABINTU




