La démission de Vital Kamerhe de la présidence de l’Assemblée nationale, annoncée lundi 22 septembre 2025, continue de susciter de vives réactions à travers la République démocratique du Congo. Entre incompréhension, critiques et appels à l’unité, les voix s’élèvent dans les sphères politiques et citoyennes.
Le président de la République, Félix Tshisekedi, a rapidement réagi à cette annonce, affirmant ne pas être à l’origine de la décision de son ancien allié. « Je l’ai appris comme tout le monde. Je n’y suis pour rien. Je continue à le considérer comme un allié, comme un frère », a-t-il déclaré.
Du côté de la société civile, Christophe Muyisa, membre du mouvement citoyen Filimbi, estime que cette démission était attendue. « Depuis longtemps, l’UDPS ne respecte pas ses alliances. Ce qui arrive à Kamerhe, c’était prévisible », affirme-t-il. Selon lui, Kamerhe a fait preuve de sagesse en quittant son poste avant une éventuelle humiliation : « En démissionnant, il peut encore toucher des indemnités. »
Muyisa critique également le président Tshisekedi, qu’il accuse d’avoir fermé les yeux sur les tensions internes à l’Assemblée Nationale . « Les députés se battent pour leurs postes au lieu de penser à la sécurité du pays. Ils ne travaillent plus pour le peuple, mais pour le président. Ce n’est plus une vraie démocratie », déplore-t-il.
Le député national Hubert Furuguta, élu de Goma et membre de l’UNC, le parti de Vital Kamerhe, partage cette inquiétude. « La République est en danger. L’ennemi avance, mais les politiciens pensent seulement à leurs petits postes », regrette-t-il. Il appelle à une mobilisation nationale pour stabiliser les institutions. « Ce que nous devons faire maintenant, c’est aider le président à sauver le pays. Le peuple souffre. »
Guel Mamlaka, président de la Société civile du Congo (SOCICO), conteste la version d’une démission volontaire. « Il a été forcé de partir. Plus de 250 députés ont signé pour le faire tomber », explique-t-il. Il accuse les parlementaires de privilégier leurs intérêts personnels au détriment du bien commun. « Kamerhe n’était pas parfait, mais c’était le moindre mal. Il faut arrêter de faire la guerre et aller vers le dialogue », insiste-t-il.
Pour lui, renforcer les capacités militaires ne signifie pas faire la guerre, mais se donner les moyens d’imposer la paix par la négociation.
La démission de Vital Kamerhe intervient dans un contexte de grande fragilité institutionnelle et sécuritaire, notamment dans l’Est du pays. Elle révèle une crise politique profonde, alors que la RDC a plus que jamais besoin d’unité pour faire face aux défis majeurs qui la menacent.
Michaël L