Le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies en République démocratique du Congo, M. Bruno Lemarquis, a condamné avec fermeté la recrudescence des violences dans la province du Sud-Kivu. Dans un communiqué rendu public, il a exprimé sa profonde préoccupation face aux combats qui s’intensifient et a lancé un appel pressant pour la protection immédiate des populations civiles, durement touchées par cette nouvelle flambée de violences.
Depuis plusieurs jours, des affrontements impliquant des armes lourdes et des bombardements dans des zones densément peuplées ont provoqué un bilan dramatique. Les territoires d’Uvira, Walungu, Mwenga, Shabunda, Kabare, Fizi et Kalehe sont particulièrement touchés.
D’après les premières estimations des partenaires humanitaires, au moins 74 civils ont perdu la vie et 83 blessés ont été admis dans les hôpitaux de Sange et Walungu entre le 2 et le 7 décembre. Les évacuations médicales restent entravées par la poursuite des combats et la présence de barrages routiers. Des attaques contre des infrastructures civiles, notamment des écoles, ont également été signalées, constituant une violation grave du droit international humanitaire.
« L’utilisation d’armes explosives dans des zones habitées et les attaques contre des infrastructures civiles entraînent des pertes en vies humaines inacceptables et doivent cesser immédiatement. Les civils et les infrastructures civiles ne sont pas des cibles », a déclaré M. Lemarquis
Les violences ont provoqué une vague de déplacements sans précédent. Plus de 200 000 personnes ont fui à l’intérieur de la province depuis le 2 décembre, tandis que des milliers d’autres ont traversé les frontières vers le Burundi et le Rwanda. Les conditions de vie des déplacés sont extrêmement précaires, abris surpeuplés, risques accrus de violences basées sur le genre, propagation d’épidémies et accès limité aux soins. Cette crise s’ajoute à une situation déjà dramatique, le Sud-Kivu comptant 1,2 million de déplacés internes avant cette nouvelle flambée.
Au nom de la communauté humanitaire, M. Lemarquis a exhorté toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations au titre du droit international humanitaire. Il a insisté sur la nécessité de protéger les civils, de distinguer les populations des cibles militaires et de garantir un accès sûr et rapide aux acteurs humanitaires pour acheminer l’assistance vitale.
Le Coordonnateur humanitaire a salué l’accord de paix signé le 4 décembre à Washington par les Présidents de la RDC et du Rwanda, sous la facilitation des États-Unis. « Cet accord donne un espoir réel de mettre fin à des décennies de souffrance. Mais pour que cet espoir devienne réalité, il faut que les violences cessent immédiatement et que les engagements pris se traduisent par des actions concrètes sur le terrain », a-t-il souligné.
Les acteurs humanitaires se disent prêts à intervenir dans les zones affectées dès que les conditions sécuritaires le permettront. Entre janvier et septembre 2025, 1,5 million de personnes ont déjà bénéficié d’une assistance vitale dans la province, comprenant nourriture, abris et soins de santé.
Redaction





