Le rapport à mi-parcours du Groupe d’experts des Nations Unies sur la République démocratique du Congo (RDC) dresse un tableau préoccupant de la situation sécuritaire et économique dans l’Est du pays. Malgré les engagements de cessez-le-feu pris à Washington et à Doha, les violences persistent et les dynamiques régionales s’intensifient.
Les experts constatent une détérioration continue de la situation sécuritaire. Ils pointent notamment des responsables des Forces armées de la RDC (FARDC) accusés de maintenir des liens avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérées par Kigali comme un groupe génocidaire.
Le rapport accuse le Rwanda de soutenir l’Alliance des Forces Congolaises/M23 (AFC/M23), d’avoir déployé ses troupes en territoire congolais et d’être impliqué dans des exactions. Entre 6 000 et 7 000 militaires rwandais seraient encore présents dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, incluant des forces spéciales et des équipements sophistiqués. La coopération opérationnelle entre les Forces de défense rwandaises (RDF) et l’AFC/M23 est documentée depuis avril 2025, sans neutralisation des dirigeants FDLR.
Le rapport souligne l’expansion de l’AFC/M23 et des RDF vers le Sud-Kivu, notamment dans les territoires de Walungu, Mwenga, Uvira et Kalehe, avec un appui au mouvement MRDP-Twirwaneho. Cette progression s’accompagne d’une main mise croissante sur les ressources minières stratégiques telles que la cassitérite, le coltan et la wolframite.
L’exemple de Luhihi est révélateur, plus de 5 000 creuseurs y ont afflué, soumis à une taxe de 30 % imposée par l’AFC/M23 sur la production.
Face aux accusations de contrebande et de détournement de minerais, Kinshasa a saisi la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), qui a mis en place une commission d’enquête sur la chaîne d’approvisionnement minière. Kigali, de son côté, rejette systématiquement ces accusations et critique la méthodologie du Groupe d’experts.
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