Jeune

Quand le journalisme nourrit l’entrepreneuriat : l’histoire de Pacifique Mulemangabo

Dans sa rubrique jeune, qui fait la promotion des initiatives portées par la jeunesse, LifeInfos est heureux de recevoir aujourd’hui  Pacifique Mulemangabo. Son parcours, du journalisme à l’entrepreneuriat dans la fabrication de saucisses, nous inspire et suscite beaucoup de curiosité.

Nous aimerions, à travers cet échange, découvrir ses motivations, défis et sa vision pour l’avenir.

1. Pouvez-vous nous raconter votre cheminement, qu’est-ce qui vous a conduit du journalisme à l’entrepreneuriat alimentaire, et pourquoi précisément les saucisses ?

Je suis Pacifique Mulemangabo, journaliste de formation et diplômé en Communication appliquée du Centre Universitaire de Paix. J’ai évolué dans plusieurs médias de Bukavu, notamment Radio Maria, Jambo FM, Juardc.info et aujourd’hui Labeur.info.

Mon passage du journalisme à l’entrepreneuriat n’est pas un abandon, mais une transition motivée par deux réalités : d’abord l’instabilité du secteur médiatique, fortement marqué par la prolifération des radios et des contenus en ligne ; ensuite la nécessité de créer quelque chose de concret et durable.

J’ai choisi les saucisses parce qu’elles font partie de mon histoire personnelle. C’est un métier que mon père exerçait déjà, et il a contribué à notre croissance familiale. J’ai grandi dans cet univers, je connais le produit et les clients eux-mêmes demandaient “la qualité de chez nous”. J’ai donc compris que je pouvais continuer l’héritage tout en y ajoutant ma touche personnelle.

2. Pourquoi avoir choisi la fabrication de saucisses plutôt qu’un autre produit alimentaire ?

Parce que c’est le produit alimentaire que je maîtrise le mieux. J’ai appris ce métier auprès de mon père, je connais les techniques, la qualité exigée et les attentes des clients. De plus, dans ce domaine précis, je peux me positionner clairement sur le plan marketing : je sais quoi offrir, comment l’offrir et à quel public.

Et surtout, c’est un produit qui a marqué mon enfance et m’a accompagné dans mon développement. C’est donc un choix de cœur autant qu’un choix stratégique.

3. Voyez-vous un lien entre votre métier de journaliste et votre rôle d’entrepreneur ?

Oui, très clairement. Le journalisme m’a appris à créer des relations directes avec les gens, à écouter, comprendre leurs besoins et communiquer efficacement.

L’entrepreneuriat repose exactement sur ces mêmes bases. Aujourd’hui encore, il m’arrive d’enregistrer des contacts soit pour le journalisme, soit pour les saucisses. Les deux métiers se complètent, le réseau, la communication, la confiance… tout cela circule naturellement d’un domaine à l’autre.

4. Quelle est votre vision à long terme pour cette entreprise ?

A long terme, je souhaite voir mon entreprise s’étendre bien au-delà de la ville de Bukavu. Je veux bâtir une structure dynamique, stable et compétitive, capable de répondre à une demande plus large et d’offrir un produit encore plus professionnel. Mon ambition est de créer une marque locale forte, qui puisse même inspirer d’autres jeunes.

5. Qu’est-ce qui vous donne le courage de persévérer malgré les difficultés ?

Ce sont les retours de mes clients. Même dans les moments de doute, leurs messages de satisfaction, leurs encouragements et leur fidélité me redonnent la force de continuer. Dans ce domaine, la reconnaissance du client est l’énergie qui pousse à ne jamais abandonner.

6. Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui hésite à se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Lancez-vous simplement, avec détermination. N’écoutez pas les voix qui vous découragent, il y aura toujours des gens qui essaieront de minimiser vos efforts. Restez concentrés, persévérants et confiants. L’important, ce n’est pas d’avoir tout dès le départ, mais d’oser commencer.

7. Comment imaginez-vous l’avenir de Bukavu si davantage de jeunes osaient créer des entreprises innovantes comme la vôtre ?

Bukavu deviendrait une ville beaucoup plus dynamique, créative et autonome. Si les jeunes osaient entreprendre, chacun selon ses compétences, les trois secteurs de production notamment le secteur primaire, secondaire et tertiaire seraient renforcés.

Chaque jeune pourrait apporter une innovation, créer des emplois, attirer des partenaires et réduire la dépendance économique de la ville. Avec plus d’initiatives, Bukavu serait un pôle économique jeune, audacieux et prometteur.

 

Rédaction

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