Treize ans après la venue de Benoît XVI, le pape Léon XIV poursuit ce lundi 1ᵉʳ décembre 2025 son voyage au Liban, terre éprouvée par la guerre et la crise mais toujours habitée par une foi ardente. Après une première journée politique, marquée par des appels pressants à la responsabilité des dirigeants, cette seconde étape se déploie sous le signe de la spiritualité et du dialogue.
Au matin, le souverain pontife s’est recueilli au monastère Saint-Maron d’Annaya, devant la tombe de Saint Charbel (1828-1898). Ce geste inédit pour un pape résonne comme une bénédiction pour les Libanais, qui voient en ce saint ermite un symbole de fidélité et de prière dans l’adversité. Les lieux avaient été préparés avec soin, routes réparées, monastère nettoyé, tout prêt pour accueillir ce moment historique.
Léon XIV s’est ensuite rendu à Harissa, où la statue monumentale de Notre-Dame du Liban domine la baie de Jounieh. Perché à 600 mètres d’altitude, ce sanctuaire est vénéré par chrétiens et musulmans, incarnation vivante de la coexistence religieuse. Le pape y a rencontré religieux, religieuses et laïcs engagés, saluant leur courage et leur persévérance dans un contexte difficile.
L’après-midi, la place des Martyrs s’est transformée en forum interreligieux. Sous une grande tente, près de 300 représentants de toutes confessions ont pris part à une rencontre symbolique, reflet de l’identité plurielle du Liban.
La journée s’est conclue par un échange vibrant avec des jeunes, dans un pays où l’exil est devenu une tentation pour une génération en quête d’avenir. Le pape leur a adressé un message de confiance : rester, bâtir, croire en la force de leur terre.
Dimanche, Léon XIV avait été accueilli avec faste, escorte aérienne, 21 coups de canon, sirènes du port de Beyrouth et une troupe de dabké, malgré la pluie battante. Devant les autorités, il avait exhorté la classe politique à « se mettre au service du peuple avec engagement et dévouement ».
Le mot paix est revenu 27 fois dans son discours, signe de l’urgence qu’il accorde à la réconciliation nationale. « Il arrive parfois qu’il soit plus facile de fuir, ou plus pratique d’aller ailleurs. Il faut vraiment du courage et de la clairvoyance pour rester ou revenir dans son pays », a-t-il déclaré, invitant les Libanais à demeurer fidèles à leur terre.
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