Entre mai et juillet 2025, Médecins Sans Frontières (MSF) a mené une intervention d’urgence dans les zones de santé de Katana et Kalehe, durement touchées par les violences armées. Face à un système de santé au bord de l’effondrement, l’organisation humanitaire a offert des soins gratuits à plus de 2 480 patients et renforcé les capacités des structures locales grâce à des dons de médicaments et de matériel médical.
Un système de santé ravagé par le conflit
Une évaluation menée par MSF en mars 2025, à la suite d’intenses affrontements, a révélé une situation alarmante, sur 24 structures de santé inspectées, 15 étaient fermées, 10 endommagées et 16 pillées.
Pour répondre à cette crise, MSF a soutenu les hôpitaux généraux de référence de Katana et Kalehe, ainsi que les centres de santé de Katana Nuru, Mabingu, Lushebere, Kalehe et Luzira.
Des soins vitaux pour les plus vulnérables
L’intervention s’est concentrée sur les soins pédiatriques pour les enfants de moins de cinq ans, le traitement de la malnutrition, les soins gynéco-obstétricaux en cas de complications, et le soutien aux victimes de violences. En plus des dégâts matériels, les populations font face à des obstacles majeurs pour accéder aux soins, notamment l’insécurité persistante et les difficultés économiques.
« Le nombre de patients a explosé depuis l’arrivée de MSF », témoigne le Dr Bahati Magadju, directeur de l’hôpital général de Katana.
« Nous n’admettions qu’environ cinq cas pédiatriques par semaine. En juin, nous sommes passés à près de 60 admissions hebdomadaires. Grâce à la gratuité des soins, à l’approvisionnement en médicaments et à la collaboration entre nos équipes et celles de MSF, nous avons observé une baisse significative de la mortalité. »
Malnutrition : une crise alimentaire aggravée
Les violences ont également privé de nombreuses familles de l’accès à leurs champs, entraînant une flambée des prix des denrées alimentaires et une hausse des cas de malnutrition.
« Beaucoup de familles ont perdu leurs moyens de subsistance », explique Emmanuel Njikam, coordinateur adjoint de projet pour MSF. « Nous avons distribué des aliments thérapeutiques comme le Plumpy’Nut, permettant à de nombreux enfants de se rétablir. »
Des zones encore inaccessibles
Malgré les efforts déployés, certaines zones restent hors de portée des équipes humanitaires en raison de l’insécurité et de la fermeture des aéroports de Bukavu et Goma, qui entravent l’acheminement de l’aide.
« Il existe encore des zones où nous ne pouvons pas intervenir, alors que les besoins sont immenses », alerte Muriel Boursier, cheffe des programmes MSF au Sud-Kivu.
« Il est crucial que tous les acteurs garantissent un passage sécurisé pour l’aide humanitaire et que le ministère de la Santé, avec ses partenaires, assure un approvisionnement régulier en médicaments et en aliments thérapeutiques. Trop de centres de santé sont aujourd’hui gravement sous-approvisionnés. »
Un dernier geste avant le départ
Avant de conclure son intervention, MSF a remis un stock médical suffisant pour couvrir les besoins des structures appuyées pendant un mois supplémentaire, afin de prolonger l’impact de son action dans les zones de Katana et Kalehe.
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