Chaque année, le monde célèbre la Journée internationale de l’enfant pour rappeler l’importance de protéger les droits des plus jeunes et de leur garantir un avenir digne. En République démocratique du Congo (RDC), cette journée prend une résonance particulière, surtout dans l’Est du pays, une région meurtrie par plus de trois décennies de guerres et de violences. Ici, l’enfant n’est pas seulement porteur d’avenir, il est aussi victime d’un passé et d’un présent marqués par l’instabilité.
Depuis les années 1990, l’Est de la RDC notamment le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, l’Ituri et le Maniema est le théâtre de conflits armés récurrents. Les enfants y subissent des violences directes, enrôlement forcé dans des groupes armés, déplacements massifs, violences sexuelles, perte d’accès à l’éducation et aux soins. Selon l’UNICEF et d’autres organisations, des milliers d’enfants ont été privés de leur enfance, transformés en “enfants soldats” ou en victimes collatérales des guerres.
L’éducation est souvent compromise, car les écoles sont détruites, les enseignants déplacés et les classes surchargées. Beaucoup d’enfants grandissent sans instruction de base. Leur santé est fragile, marquée par la malnutrition chronique, le manque d’accès aux soins et les traumatismes psychologiques liés aux violences. La sécurité est absente, les enfants vivent dans la peur permanente des attaques, des déplacements forcés et de la perte de leurs proches. Pourtant, malgré ces conditions, ils développent une force intérieure et une capacité à rêver. Certains deviennent des symboles d’espoir en s’engageant dans des initiatives communautaires ou artistiques.
Cette journée est une opportunité pour sensibiliser les autorités et la communauté internationale sur la situation des enfants de l’Est de la RDC. Elle permet de plaider pour la fin de l’enrôlement des enfants dans les groupes armés, de mobiliser des ressources pour l’éducation, la santé et la protection, et de valoriser les initiatives locales qui donnent la parole aux enfants et les impliquent dans la reconstruction de la paix.
Malgré les blessures profondes, l’enfant de l’Est de la RDC reste porteur d’espérance. Investir dans son éducation, sa santé et sa protection, c’est investir dans la paix durable. La Journée internationale de l’enfant doit être un rappel que chaque enfant, qu’il soit à Bukavu, Goma ou Bunia, mérite de grandir dans un environnement sûr et propice à son épanouissement.
La Journée de l’Enfant ne doit pas être une simple commémoration symbolique. Elle doit être un cri collectif pour que les enfants de l’Est de la RDC retrouvent leur droit fondamental, celui de vivre une enfance normale. Car protéger l’enfant, c’est protéger l’avenir.
Redaction
