La cité de Kamanyola, située dans le territoire de Walungu au Sud-Kivu, traverse une crise humanitaire alarmante. Face à une paralysie quasi totale des activités économiques et sociales, le Comité de Médiation et de Défense des Droits Humains (CMDDH) tire la sonnette d’alarme et appelle les organisations humanitaires à intervenir sans délai.
Selon un communiqué consulté par la rédaction centrale de Lifeinfos.net , ce week-end, la situation s’est considérablement détériorée depuis l’occupation de la zone par les forces de la coalition AFC/M23 en février dernier. L’agriculture, principale source de subsistance des habitants, est à l’arrêt. L’insécurité persistante a empêché la majorité des familles de cultiver leurs champs, ouvrant ainsi la voie à une famine imminente.
Le commerce est également fortement perturbé. La coupure du trafic entre Kamanyola et le reste de la plaine de la Ruzizi a isolé la cité, tandis que les échanges commerciaux avec le Rwanda se font désormais au compte-gouttes. Le secteur du tourisme, autrefois dynamique, est lui aussi paralysé par les restrictions de mouvement à la frontière.
La rentrée scolaire a exacerbé la précarité, de nombreuses familles ont été contraintes de vendre leurs dernières provisions pour acheter des fournitures scolaires à leurs enfants. Les populations déplacées, bénéficiaires d’une aide humanitaire en vivres et non-vivres, déclarent avoir épuisé leurs stocks, sans perspective claire pour la prochaine saison culturale, qui s’annonce déjà semée d’embûches.
La société civile locale, en écho au CMDDH, appelle les acteurs humanitaires à intensifier leurs efforts pour venir en aide à cette population abandonnée à son sort. Elle salue néanmoins les projets d’urgence sanitaire mis en œuvre dans la cité grâce à la collaboration entre la zone de santé et ses partenaires.
Enfin, le CMDDH exhorte les parties en conflit, le gouvernement de la RDC et la coalition AFC-M23 à placer l’intérêt supérieur de la population au cœur de leurs préoccupations. Il demande instamment la réouverture des axes routiers reliant Kamanyola aux villages environnants, condition essentielle à la reprise des activités et à la survie des habitants.
Par Wendo J
