L’agence humanitaire des Nations unies tire la sonnette d’alarme sur la dégradation continue de la situation sécuritaire au Nord-Kivu, dans son nouveau rapport publié vendredi 13 décembre.
Selon OCHA, au moins 89 civils ont été tués dans le territoire de Lubero au cours d’attaques menées par des hommes armés, notamment les ADF. Parallèlement, au moins 12 autres personnes ont été tuées ou blessées dans le territoire de Rutshuru.
La poursuite des combats entre groupes armés dans les territoires de Masisi et Walikale continue d’aggraver l’insécurité et de restreindre l’accès humanitaire dans la région.
« Au moins 89 civils ont été tués lors d’attaques armées dans le territoire de Lubero au mois de novembre. Parallèlement, des affrontements se sont poursuivis à Masisi, Rutshuru et Walikale, provoquant d’importants déplacements de population. La recrudescence des braquages de véhicules privés sur l’axe Kiwanja–Kanyabayonga, avec deux incidents enregistrés en novembre, risque également de compromettre l’accès humanitaire. Entre le 21 et le 30 novembre, plus de 40 000 personnes déplacées ont été enregistrées à Masisi », rapporte OCHA.
Face à cette situation, l’agence onusienne appelle à mettre fin aux attaques contre les civils, à protéger le personnel humanitaire et à garantir un accès sans entrave afin de permettre l’évaluation des besoins et la fourniture d’une assistance vitale.
Le Nord-Kivu reste particulièrement affecté par les attaques des ADF et la crise liée au M23. Les djihadistes d’origine ougandaise multiplient les incursions dans les territoires de Beni et Lubero, tandis que le M23, qui contrôle plusieurs entités dans la province, continue d’affronter les groupes de résistants locaux connus sous le nom de Wazalendo.
Ce climat d’insécurité généralisée entraîne des déplacements massifs de civils et accentue la crise humanitaire. Le 30 octobre dernier, en marge de la conférence de Paris sur les Grands Lacs à laquelle Félix Tshisekedi a participé, la réouverture de l’aéroport de Goma avait été envisagée pour faciliter un couloir humanitaire. Mais aucune avancée n’a été enregistrée depuis, le M23 qui contrôle la ville s’y étant opposé.
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