Alors que les nations se réunissent à Belém, au Brésil, pour débattre de l’avenir climatique mondial, une initiative parallèle s’est tenue à Bukavu, en République démocratique du Congo. Des journalistes spécialisés dans les questions environnementales y ont organisé une table ronde afin de réfléchir aux défis climatiques et au rôle des médias dans cette lutte planétaire.
La rencontre s’est déroulée jeudi 13 novembre 2025 dans les studios de la radio Star Bukavu. Elle a rassemblé des journalistes et activistes verts, tous engagés dans la sensibilisation et la mobilisation autour des enjeux climatiques. Les échanges ont porté sur les attentes liées à la COP30, les opportunités qu’elle pourrait offrir mais aussi les inquiétudes concernant l’absence d’actions concrètes. Les participants ont souligné la responsabilité des journalistes, appelés à jouer un rôle déterminant dans la lutte contre le réchauffement planétaire.
« Le journaliste environnemental est plus qu’un simple relais d’information, il est un acteur de transformation sociale. Son rôle est d’informer avec rigueur sur les enjeux climatiques, de rendre compte des décisions politiques et de leurs impacts locaux, de donner la parole aux communautés affectées notamment les peuples autochtones et les femmes rurales et de démystifier les concepts techniques pour les rendre accessibles à tous », a déclaré Sylvie Nabintu, éditrice responsable du média Lifeinfos.
Membre de la Synergie des Journalistes pour le Développement durable (SYJD), Sylvie Nabintu a rappelé que les journalistes de l’Est de la RDC doivent s’impliquer activement pour proposer des solutions locales face à la crise climatique.
« Le Sud-Kivu est marqué par la déforestation, les déplacements et la vulnérabilité climatique, le journaliste doit être la mémoire vivante des territoires menacés et le porte-voix pour des solutions locales. Il ne peut se contenter d’être un simple observateur », a-t-elle ajouté.
De son côté, Égide Kitumaini, directeur de la radio Gorila FM, a exprimé une inquiétude particulière. Selon lui, la COP30 risque de reproduire les mêmes schémas que les précédentes conférences.
« Ce n’est pas la première COP, c’est la énième. Nous craignons que cette rencontre ne soit pas différente des autres, marquée par de belles promesses mais peu d’actions concrètes », a-t-il averti, appelant à une vigilance accrue de la part des journalistes pour dénoncer toute inertie.
Dans la même dynamique, Désiré Lubago, du journal Kivu Safari, a martelé qu’il est déjà temps pour les journalistes d’agir. Pour lui, l’urgence climatique impose aux professionnels des médias de dépasser le stade de l’observation et de s’engager pleinement dans la sensibilisation et la mobilisation des communautés.
« Les journalistes doivent devenir des catalyseurs de changement, capables de pousser les décideurs à passer des discours aux actes », a-t-il insisté.
Les participants ont ainsi exprimé le souhait que la COP30 se distingue des précédentes en passant des discours aux actions concrètes. Ils ont plaidé pour des mécanismes de financement clairs et accessibles aux pays du Sud, ainsi que pour l’intégration des voix locales dans les négociations, en particulier celles des jeunes, des femmes et des communautés forestières.
Rédaction





