À l’issue de la Conférence sur la politique foncière tenue à Addis-Abeba du 10 au 13 novembre 2025, avec la participation active de l’AKIWOFF, les recommandations suivantes s’imposent comme des leviers essentiels pour transformer les politiques foncières en Afrique,
– Garantir les droits fonciers des femmes par des réformes juridiques solides, incluant propriété, contrôle et pouvoir décisionnel.
– Accroître la représentation des femmes dans toutes les instances de gouvernance foncière, du niveau communautaire au continental.
– Renforcer les capacités des femmes leaders en matière de législation, de plaidoyer et de politiques climatiques.
– Documenter et rendre visibles les injustices foncières, notamment les cas d’accaparement et de déplacement.
– Impliquer les chefs traditionnels dans la construction d’une gouvernance foncière sensible au genre.
– Déployer des programmes d’éducation juridique communautaire pour que les femmes connaissent et défendent leurs droits.
– Tisser des alliances continentales avec les réseaux œuvrant pour la justice climatique et les réformes foncières.
– Promouvoir des investissements responsables et transparents, centrés sur la protection des communautés locales.
Contexte, la terre, pilier de justice et de résilience
En Afrique, la terre est bien plus qu’un bien économique, elle est mémoire, identité, culture et survie. Pourtant, les femmes restent confrontées à des barrières structurelles normes coutumières discriminatoires, lois incomplètes, exclusion des espaces décisionnels.
À cela s’ajoute la montée des accaparements de terres par des multinationales, souvent sans consultation ni compensation, fragilisant les communautés rurales et accentuant les inégalités.
L’AKIWOFF s’engage à transformer ce paysage en plaçant les droits fonciers des femmes au cœur de la justice climatique et du développement durable.
Sessions clés suivies par l’AKIWOFF
Sécurité foncière et résilience climatique
– Les femmes ont besoin de propriété et reconnaissance juridique, pas seulement d’accès, la sécurité foncière encourage les investissements durables : plantation d’arbres, restauration des sols, protection des écosystèmes.
– Les gouvernements doivent reconnaître les femmes comme partenaires à part entière dans la gouvernance foncière, accaparement des terres et protection des communautés
– Les investissements privilégient trop souvent le profit au détriment des populations, les femmes et enfants sont les plus vulnérables aux déplacements.
– Les communautés manquent de soutien juridique et technique, mais des cas de résistance réussie montrent la voie.
Dialogue politique sur les droits des femmes
– Les lois foncières existent mais leur application reste faible, les normes culturelles continuent de limiter les droits des femmes. Les organisations comme l’AKIWOFF traduisent les politiques en actions concrètes au niveau communautaire.
Table ronde régionale des mouvements de femmes
– Importance des réseaux continentaux pour influencer les politiques de l’UA. Plaidoyer fort pour l’attribution de 30 % des terres aux femmes.
– Stratégies pour accroître la participation des femmes aux commissions foncières nationales.
Leçons apprise
– La sécurité foncière des femmes est indispensable à la résilience climatique. Les droits fonciers incluent propriété, contrôle et pouvoir décisionnel. Les initiatives communautaires, soutenues par expertise technique et juridique, sont efficaces.
– Les cadres politiques existent mais leur mise en œuvre reste faible. Les structures coutumières doivent être impliquées et transformées. La mise en réseau renforce l’influence des organisations féminines.
– Le renforcement des capacités est essentiel. La documentation et le plaidoyer fondé sur des preuves consolident les arguments.
Succès de l’AKIWOFF
-Forte représentation dans les sessions clés. Reconnaissance comme mouvement continental influent. Visibilité accrue du plaidoyer pour 30 % des terres aux femmes, partenariats renforcés avec OSC, chercheurs et UA, présentation des expériences communautaires de résistance et la mobilisation élargie des femmes rurales, ainsi que la crédibilité consolidée comme porte-parole des communautés locales.
Défis rencontré
-Temps limité pour approfondir les discussions, langage technique parfois inaccessible, contraintes financières freinant la participation.
– Engagements politiques incohérents des gouvernements, résistance culturelle persistante aux droits fonciers des femmes et le manque de documentation sur les injustices locales, coût élevé de l’assistance juridique pour les communautés.
La Conférence d’Addis-Abeba a confirmé une évidence, sans droits fonciers garantis, les femmes ne peuvent pas être les architectes de la justice climatique et de la résilience communautaire.
L’AKIWOFF ressort de cette rencontre renforcée, plus visible et plus crédible, prête à transformer les engagements en actions.
Par Sylvie NABINTU





