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Bukavu: Les élèves du Lycée Wima s’engagent dans la lutte contre les violences basées sur le genre

Les élèves du Lycée Wima ont pris l’engagement de sensibiliser leurs camarades sur les violences basées sur le genre. L’engagement a été pris à l’issue d’une séance de sensibilisation organisée mardi 25 novembre 2025 par le Bureau d’Études Techniques et Scientifiques (BEST), en collaboration avec El Sur, OLNDRAH et BRF.

Au nom de ses collègues, la doyenne du Lycée Wima, Aminata Bafakulera, a pris un engagement personnel, de sensibiliser d’autres jeunes filles de son âge, dans sa famille et son quartier. Elle pense qu’elle va mettre plus l’accent sur la recrudescence des violences numériques, rappelant que les réseaux sociaux ont déjà détruit la vie de nombreuses personnes. 

Elle a exprimé sa gratitude envers les organisateurs de la séance en déclarant, « Nous avons compris que les violences ne s’arrêtent pas seulement aux violences sexuelles, c’est bien au-delà. J’ai retenu qu’on ne doit pas se rebeller à cause de cela, mais qu’on doit savoir s’affirmer, savoir comment dénoncer et comment réagir. Ce qui m’a le plus marquée, c’est la peur qu’on ressent après avoir été victime, peur d’être jugée, peur que rien ne soit fait après la dénonciation. » Elle a ajouté, « Cette conférence a aidé mes collègues à s’affirmer et à ne pas avoir peur. Ces enseignements vont m’aider à mieux me comporter et à éviter d’être la cause de violences basées sur le genre. »

Selon Prisca Bagula, cheffe de projet au BEST, l’objectif de cette campagne était de mobiliser les élèves et de les inciter à agir pour éliminer les violences faites aux femmes et aux filles. Elle a expliqué que les élèves du Lycée Wima ont été choisies parce qu’elles font partie d’une catégorie particulièrement exposée aux violences basées sur le genre.

Elles n’ont souvent pas le temps d’en parler, alors qu’elles sont directement concernées. Il s’agissait de renforcer leurs connaissances, de les informer sur leurs droits et de prévenir les violences en milieu scolaire en leur donnant les outils nécessaires pour dénoncer et éviter les situations dangereuses. 

Dans son exposé, Chance, représentant de l’Observatoire Gouvernance et Paix (OGP), a expliqué la différence entre genre et sexe. Le sexe renvoie aux caractéristiques biologiques, tandis que le genre est une construction sociale et culturelle, liée aux rôles, comportements et identités attribués par la société.

De son côté, Angélique Mushahara, activiste des droits des femmes, a rappelé que l’école doit rester un milieu sûr et confiant, où l’on apprend les valeurs humaines. Elle a souligné l’importance de sensibiliser les élèves, car certains cas de violences sont rapportés en milieu scolaire mais restent ignorés faute d’information. Elle a appelé les responsables d’écoles, les enseignants et les élèves à conjuguer leurs efforts pour barrer la route à toutes formes de violences basées sur le genre, et encouragé les jeunes à toujours dénoncer.

Marline Babwine, cheffe de programme à BEST, a mis en lumière les violences subies par les femmes dans les sites miniers du Sud-Kivu. Elle a évoqué les conditions difficiles des femmes « twangeze », celles qui lavent les minerais, exposées à de graves risques sanitaires liés à la manipulation du mercure.

 

Par Sylvie NABINTU

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