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Sud-Kivu : Gouvernance minière au féminin, des pas encore timides mais prometteurs

La participation des femmes aux postes de décision dans le secteur minier évolue doucement mais sûrement. Comparée aux années précédentes, on note une légère amélioration dans leur implication, aussi bien sur les sites d’exploitation que dans l’administration des mines.

Avec tous les débats autour de la résolution 1325 et les efforts de plaidoyer pour reconnaître le rôle des femmes dans la chaîne d’approvisionnement, des avancées commencent à se faire sentir. Lors d’un échange avec Marline Babwine, chargée de programme au Bureau d’Études Scientifiques et Techniques (BEST), elle a souligné que des femmes occupent désormais des postes importants. Par exemple, il y a des cheffes de bureau dans la division des mines, et à la SAEMAP, certaines dirigent des divisions avec une bonne expérience en gouvernance minière.

Même si le chemin reste long, les choses changent. Dans les organisations de la société civile, on voit aujourd’hui des femmes cheffes de projet, capables de coordonner des équipes de dix personnes ou plus, que ce soit au niveau national ou international. Ce n’était pas le cas il y a quelques années, où l’on pensait que les femmes n’avaient pas les capacités d’apprendre ou de partager leurs expériences.

Au Sud-Kivu, il y a dix ans, les femmes ne participaient pas aux discussions sur les lois minières, le plaidoyer ou la chaîne d’approvisionnement. Aujourd’hui, selon Mme Babwine, la province est à environ 13 % de participation féminine dans ces débats. C’est une avancée vers l’objectif de 30 % à atteindre d’ici 2030.

Cependant, des obstacles persistent. Dans certaines entreprises minières, les femmes sont encore cantonnées à des postes d’accueil. Le management pense parfois qu’elles ne peuvent pas assumer des tâches techniques ou de gestion. « Un plaidoyer a été mené pour que les entreprises partagent leur politique de genre, mais le suivi reste limité. Lors d’un atelier en 2024, sur neuf entreprises invitées, seulement deux étaient représentées par des femmes, qui est deja un bon signe  » ajoute Marline BABWINE

Il existe tout de même des initiatives encourageantes. Par exemple, le cadre Women International Mining qui regroupe des femmes parlementaires, des professionnelles du secteur minier, des membres de la société civile et des confessions religieuses. Ce cadre permet aux femmes de discuter directement avec le ministère des Mines et de porter leur voix plus haut. Elles participent à presque tous les dialogues avec le ministère, une occasion précieuse pour parler de leur accès aux postes de décision ajoute-t-elle.

 

Redaction 

 

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