Une tendance à la baisse de cas de mpox est observée depuis le début de l’année dans la province Sud-Ubangi. Au 06 avril dernier, seulement 178 ont été confirmés et aucun décès n’a été rapporté. C’est dans ce contexte que les équipes d’urgence de Médecins Sans Frontières (MSF) ont décidé de mettre fin à leur intervention dans la zone de santé de Budjala fin avril 2025.
Depuis mi-juin 2024, MSF a soutenu le ministère de la Santé dans la riposte contre l’épidémie de mpox dans la zone de santé de Budjala via la prise en charge médicale et nutritionnelle. Le paquet comprenait également une prise en charge psycho-sociale des patients, la mobilisation des communautés locales et autochtones, avec un accent particulier sur l’implication de personnes en situation de handicap.
Cet engagement a conduit à l’amélioration de l’impact de la riposte et à une baisse de la tendance de la maladie. Désormais, les acteurs locaux ont la capacité de poursuivre seuls la prise en charge de patients de façon autonome.
Quand nos équipes sont arrivées, la zone de santé notifiait une soixantaine de cas la semaine et au fil du temps ce nombre a atteint plus d’une centaine de cas par semaine à la deuxième semaine de janvier 2025. Grâce aux efforts déployés par MSF en collaboration avec les acteurs du ministère de la santé, notamment la sensibilisation, les admissions hebdomadaires de patients admis dans les structures soutenues ont dans un premier temps augmenté de façon exponentielle avec le plus haut pic de 189 cas à la mi-janvier 2025 puis au fil du temps les cas ont progressivement diminué jusqu’à 14 cas au 30 mars 2025», explique Dr Coulibaly Ouonna, Coordinateur d’urgence de MSF à Budjala.
Depuis l’arrivée de MSF, 392 cas compliqués ont été pris en charge au Centre de Traitement Mpox (CTM). En fin janvier, 29 patients étaient hospitalisés au CTM contre 8 patients hospitalisés au 30 mars. Le taux de létalité est également passé de 4.9% à notre arrivée à 0.09% entre fin avril et début mai.
« Nous pensons que les acteurs locaux sont suffisamment outillés et ont la capacité de continuer à prendre charge les patients de façon efficace, Il est temps pour MSF de passer la main à l’Etat afin de consacrer ses efforts dans différentes autres urgences médico-humanitaires en RDC, poursuit Dr Coulibaly.
Durant plus de dix mois d’intervention, plus de 3054 patients de mpox ont été soignés. Une équipe de promoteurs de santé qui travaillait avec un réseau de relais et leaders communautaires a permis le suivi à domicile de plus de 1373 cas de la maladie. Plus de 509 consultations en santé mentale ont été organisées au centre de traitement de mpox.
Pendant la durée de l’intervention, une centaine de patients au stade avancé de la maladie ont été victimes de complications oculaires malgré leur guérison de mpox. MSF a fait un don de Kit ophtalmologique à l’Hôpital Général en vue de la prise en charge médicale gratuite des complications oculaires apparues suite à la maladie.
Ces personnes sont confrontées aux multiples difficultés pour affronter leur nouveau. mode de vie. Les acteurs étatiques et non étatiques œuvrant dans la réinsertion de personnes en situation de handicap doivent se mobiliser pour leur garantir un appui durable
Nos équipes ont enregistré environ une centaine de patients présentant des complications oculaires apparues après les complications de mpox. Parmi eux, certains ont perdu presque toute la vue et sont désormais handicapés. MSF a fait une donation d’un lot important de médicaments pour la prise en charge des complications oculaires au-delà du plaidoyer que nous continuer à mener en leur faveur. Nous appelons à la mobilisation de tous les acteurs ayant la réinsertion de personnes vivant avec handicap dans leurs attributions», plaide Dr Coulibaly Ouonna.
En plus de donation à l’hôpital général de Budjala, MSF a également fait des dons en médicaments, matériel médical, produits d’hygiène et de contrôle de l’infection aux 17 centres de santé et au centre de traitement de mpox. En dehors du Sud-Ubangi, les équipes étaient également engagée dans la riposte contre le mpox au Nord et Sud-Kivu, à l’Equateur et à Kinshasa.