Politique

Reprise des pourparlers à Doha : la paix en débat, la guerre persiste sur le terrain

Alors que les combats s’intensifient dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), les délégations du gouvernement congolais et du mouvement de l’AFC/M23 ont entamé, jeudi 21 août 2025, une nouvelle série de négociations de paix à Doha, sous l’égide du Qatar.

Malgré les affrontements persistants entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et l’AFC/M23 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, les deux parties ont répondu à l’appel de la médiation internationale. Selon des sources proches du dossier, les délégations sont arrivées à Doha le 21 août, celle de l’AFC/M23 étant principalement composée d’experts techniques.

 Un projet d’accord de paix global aurait été transmis aux deux camps avant leur arrivée, afin de faciliter les discussions.

Sur le réseau social X, Massad Boulos, conseiller spécial de Donald Trump pour l’Afrique, a salué cette initiative diplomatique. Il a souligné que ces pourparlers, fondés sur la Déclaration de principes signée en juillet dernier, constituent une étape décisive vers une paix durable dans une région meurtrie par des décennies de conflit.

Les États-Unis ont réitéré leur appel à une cessation immédiate des violences contre les civils et exhorté les parties à respecter leurs engagements en faveur de la stabilité.

Contexte régional et tensions persistantes

Pour mémoire, Washington avait facilité en juin dernier des négociations entre la RDC et le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion M23/AFC. Ces discussions avaient débouché, le 27 juin, sur la signature d’un accord de désescalade, en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, de la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner, et de son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe.

Cependant, sur le terrain, la réalité reste préoccupante. Depuis le 20 août, la localité de Kahumiro, située dans le parc national des Virunga, près de Kibirizi (territoire de Rutshuru), est le théâtre de violents affrontements entre les rebelles de l’AFC/M23, les combattants locaux Wazalendo et des présumés éléments des FDLR.

Sous le commandement de Sultani Makenga, les forces de l’AFC/M23 auraient lancé une opération de traque contre les FDLR, selon plusieurs sources locales.

Dans un communiqué publié le 19 août, l’armée congolaise a dénoncé une série d’attaques ciblées contre ses positions dans les deux Kivu. Elle qualifie ces offensives de « violation flagrante » des accords de paix de Washington et de la Déclaration de Doha.

Entre diplomatie et réalité du terrain

Alors que les négociateurs s’efforcent de tracer les contours d’un accord de paix à Doha, les populations de l’Est de la RDC continuent de vivre au rythme des combats. Le contraste entre les efforts diplomatiques et la violence sur le terrain souligne la complexité du processus de paix dans une région où les intérêts géopolitiques et les dynamiques locales s’entremêlent.

 

Rédaction 

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