Le Kenya pleure l’un de ses plus grands leaders politiques. Raila Odinga, figure emblématique de l’opposition et fervent défenseur de la démocratie, est décédé mercredi 15 octobre 2025 à l’âge de 80 ans en Inde, où il était hospitalisé pour des soins médicaux. La nouvelle, confirmée à RFI par ses proches, a provoqué une onde de choc dans tout le pays.
Surnommé « Baba » par ses partisans, Raila Odinga aura marqué plus de quarante ans de vie politique au Kenya. Ancien prisonnier sous le régime de Daniel Arap Moi dans les années 1980, il s’est imposé comme le porte-voix des réformes démocratiques, de la justice sociale et de la lutte contre la corruption.
Malgré cinq tentatives infructueuses à la présidentielle, la dernière en 2022 Odinga n’a jamais renoncé à son combat pour un État plus équitable, fondé sur l’inclusion et la dignité des citoyens.
À l’annonce de sa disparition, des scènes de deuil ont éclaté dans plusieurs villes du pays. À Kisumu, son fief de l’ouest, comme à Nairobi, des milliers de Kényans se sont rassemblés pour lui rendre hommage. Des chants, des prières et des témoignages ont salué la mémoire d’un homme dont la ténacité aura inspiré plusieurs générations.
Tout au long de sa carrière, Raila Odinga s’est engagé pour une couverture santé universelle, l’accès gratuit à l’éducation, et une allocation mensuelle pour les chômeurs. Ces propositions, souvent jugées audacieuses, reflétaient sa volonté de défendre les plus démunis et de bâtir un Kenya plus solidaire.
Originaire de la région de Nyanza, longtemps marginalisée, Odinga a su fédérer une base populaire solide autour de son mouvement. Bien que sa fortune n’ait pas rivalisé avec celles des grandes dynasties politiques comme les Kenyatta ou les Ruto, il possédait un empire économique notable, notamment dans le secteur énergétique.
Plus qu’un opposant, Raila Odinga restera dans la mémoire collective comme le symbole de la résilience politique kényane. Son parcours, fait de luttes, de sacrifices et de convictions, laisse une empreinte indélébile dans l’histoire du pays.
Rédaction