Après trois mois d’intervention médicale d’urgence, Médecins Sans Frontières (MSF) a clôturé mi-août son opération humanitaire à Nyamitaba, dans le territoire de Masisi, province du Nord-Kivu. Cette mission avait été déclenchée à la suite d’une évaluation menée en mai, révélant un accès limité aux soins, des conditions de vie précaires et une faible présence d’acteurs humanitaires dans la zone.
L’objectif principal de cette intervention était de venir en aide aux milliers de déplacés de Goma, récemment retournés dans leurs villages, en leur offrant un accès gratuit aux soins de santé. Les enfants de moins de 15 ans et les survivants de violences sexuelles figuraient parmi les bénéficiaires prioritaires. Ce soutien temporaire a permis à ces communautés, majoritairement agricoles, de retrouver progressivement une certaine autonomie sanitaire.
Des résultats tangibles
Durant les trois mois d’activité, MSF a appuyé le centre de santé de Nyamitaba en assurant la prise en charge gratuite des patients et le transfert des cas complexes vers l’hôpital général de référence de Mweso. Parmi les résultats notables , 5 500 consultations externes ont été réalisées, 474 enfants souffrant de malnutrition ont été pris en charge et 352 survivantes de violences sexuelles ont reçu des soins médicaux et un accompagnement psychologique
Réhabilitation des infrastructures vitales
Outre les soins médicaux, MSF a réhabilité le système d’adduction d’eau du centre de santé, gravement endommagé lors des hostilités. « Avant notre arrivée, le personnel devait parcourir près d’un kilomètre pour transporter l’eau manuellement. Le réseau, désormais fonctionnel, alimente le centre de santé ainsi que quatre points d’eau communautaires », explique Ismaël Batachoka, coordonnateur support du projet d’urgence de MSF à Goma.
L’organisation a également amélioré les infrastructures du centre, notamment la maternité, la buanderie et le système d’électrification, afin d’offrir de meilleures conditions de travail au personnel et un accueil plus digne aux patients.
Une transition encadrée
Pour assurer la continuité des soins après son départ, MSF a fait don de médicaments, garantissant la gratuité des services pendant un mois supplémentaire. Toutefois, les habitants de Nyamitaba restent confrontés à des vulnérabilités persistantes, liées notamment à leur retour précipité après le démantèlement des camps de déplacés en février 2025.
MSF appelle à un engagement renforcé d’autres acteurs humanitaires pour répondre aux besoins encore présents dans cette localité.
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