Politique

L’ONU réaffirme son engagement aux côtés de la RDC malgré les turbulences

À l’issue d’une mission de cinq jours en République démocratique du Congo, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux Opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a tenu une conférence de presse dimanche à Beni. Entouré de la Représentante spéciale Bintou Keita, du Commandant de la force de la MONUSCO et d’autres hauts responsables onusiens, il a livré un bilan contrasté, mêlant détermination renouvelée et préoccupations persistantes.

Jean-Pierre Lacroix a relayé le message fort reçu à Kinshasa de la part du président Félix Tshisekedi, de la Première ministre Judith Suminwa et d’autres dirigeants, les autorités congolaises souhaitent que la MONUSCO poursuive sa présence en RDC et renforce sa collaboration avec le gouvernement. L’ONU pourrait notamment jouer un rôle crucial dans la supervision d’un éventuel cessez-le-feu dans l’Est du pays.

La MONUSCO continue de mener des opérations conjointes avec les FARDC contre les groupes armés, notamment les ADF. À Fataki et dans d’autres localités, des centaines de milliers de déplacés comptent sur la protection des Casques bleus. À Beni, des patrouilles mixtes police–Casques bleus assurent la sécurité, y compris la nuit.

Cependant, la situation demeure fragile. Les attaques des ADF se poursuivent, et dans les zones contrôlées par le M23 et les forces rwandaises, la MONUSCO dénonce des restrictions inacceptables de mouvement et de ravitaillement.

Sur le plan diplomatique, Lacroix a salué les avancées des processus de Washington et de Doha, tout en mettant en garde contre le risque d’essoufflement. « Ce qu’il faudra absolument éviter, c’est que ces processus stagnent, s’érodent, sans résultats concrets sur le terrain », a-t-il averti.

Il a également souligné l’unanimité rare du Conseil de sécurité autour de la résolution 2773, illustrant le soutien international aux efforts de paix en RDC. Toutefois, il a insisté, « la solution doit d’abord être congolaise. L’unité nationale est essentielle pour contrer l’instabilité. »

Le diplomate a alerté sur une crise financière sévère au sein des Nations Unies. Le non-paiement ponctuel des contributions obligatoires par certains États membres entraîne des gels de recrutement et menace les capacités des missions de maintien de la paix, y compris la MONUSCO. « Ceux qui votent des résolutions pour soutenir la MONUSCO doivent aussi garantir le financement nécessaire », a-t-il lancé.

Interrogé sur la présence militaire ougandaise en RDC, Lacroix a écarté toute méfiance, plaidant plutôt pour une meilleure coordination afin d’éviter les incidents. Des projets de coopération renforcée avec Kampala sont en cours.

Enfin, il a exprimé sa gratitude envers les autorités locales, la société civile et les communautés rencontrées. « La situation reste très difficile, nous en sommes pleinement conscients, mais nous restons aux côtés du peuple congolais », a-t-il conclu.

 

Par Lifeinfos.net 

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