Le gouvernement kényan a répondu aux préoccupations exprimées par la République Démocratique du Congo (RDC) concernant la désignation d’un consul général à Goma.
Dans un communiqué signé par le Premier secrétaire du gouvernement et ministre des Affaires étrangères, Musalia Mudavadi, Nairobi a tenu à souligner que cette nomination ne constitue pas une affectation diplomatique immédiate, et que toutes les procédures requises par le droit international seront scrupuleusement respectées.
Le 15 août dernier, le président kényan William Ruto a procédé à la nomination et au redéploiement de plusieurs diplomates à travers le monde, dont un consul général à Goma, une zone actuellement sous contrôle des rebelles de l’AFC-M23. Cette décision a suscité une réaction rapide de Kinshasa, qui y voit un risque de légitimation implicite de l’occupation rebelle du territoire congolais par le gouvernement kényan.
Nairobi précise toutefois que la nomination présidentielle ne représente qu’une première étape. « Une fois le candidat approuvé par le Parlement, le Kenya doit solliciter l’agrément du pays hôte et, dans le cas de Goma, obtenir également un exequatur de la RDC avant toute prise de fonction », indique le communiqué.
Le gouvernement kényan insiste sur la transparence et la conformité de sa démarche, affirmant que le processus respecte la Constitution du Kenya, les usages diplomatiques et les normes internationales. Musalia Mudavadi précise que le recentrage de la diplomatie kényane vise à renforcer l’efficacité du service extérieur dans le cadre de l’Agenda de transformation économique ascendante (BETA), sans intention d’interférer dans la souveraineté d’un État tiers.
Le ministre a également indiqué avoir échangé avec son homologue congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, afin de dissiper tout malentendu.
Le communiqué rappelle les liens historiques entre les deux pays, illustrés par l’ouverture de représentations diplomatiques réciproques depuis la fin des années 1960, ainsi que par l’inauguration récente des consulats de Mombasa (2023) et de Goma (2022).
« Le Kenya réitère son engagement à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC », conclut le texte, tout en mettant en avant le rôle stratégique que jouent les deux nations dans les domaines du commerce, de l’intégration régionale et de la sécurité.
Rédaction