Politique

Genève : La MONUSCO alerte sur la dégradation des droits humains en RDC

Lors de la 60ᵉ session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo, Bintou Keita, a dressé un tableau alarmant de la situation dans l’est du pays. Son message, direct et sans détour, appelle à une mobilisation urgente face à une crise humanitaire et sécuritaire qui s’aggrave.

Dans son allocution, Mme Keita a dénoncé les violences persistantes dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, où les groupes armés continuent de semer la terreur. Elle a notamment pointé du doigt les exécutions sommaires attribuées au M23/RDF dans le territoire de Rutshuru, malgré les appels répétés à un cessez-le-feu. « L’impunité reste la règle », a-t-elle déploré.

Les attaques perpétrées par les Forces démocratiques alliées (ADF) ont fait au moins 152 morts en l’espace de deux mois, parmi lesquels de nombreuses femmes et enfants. Les cas de violences sexuelles sont en hausse, alors que les ressources pour soutenir les victimes s’amenuisent dangereusement.

La crise humanitaire atteint des niveaux critiques, plus de huit millions de personnes déplacées vivent dans des conditions précaires, et l’insécurité compromet l’acheminement de l’aide. Depuis janvier, treize travailleurs humanitaires ont perdu la vie, illustrant les risques croissants pour ceux qui tentent de porter assistance.

Malgré ce contexte, la MONUSCO poursuit ses efforts sur le terrain. Elle assure la protection des civils dans les zones les plus exposées, héberge des populations menacées dans ses bases à Goma, et soutient les défenseurs des droits humains ainsi que les journalistes ciblés par les groupes armés.

Mme Keita a salué les initiatives diplomatiques en cours à Washington et Doha, tout en exhortant les parties prenantes à respecter leurs engagements. Elle a également mis en avant la campagne « Mieux vivre ensemble », lancée en mai par les Nations Unies, visant à renforcer la cohésion sociale et à lutter contre les discours de haine, en recrudescence depuis la fin de l’année 2024.

Enfin, la Représentante spéciale a exprimé sa vive préoccupation face aux contraintes budgétaires que traverse l’ONU. Ces difficultés financières freinent les déploiements sur le terrain, limitent l’assistance technique et menacent les progrès réalisés en matière de justice et de gouvernance.

 

Par Lifeinfos.net

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page