Environ soixante-dix réfugiés congolais exilés au Burundi ont été arrêtés dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 septembre à Rukana 1, 2 et 3, commune de Rugombo, province de Cibitoke. Ces arrestations ont été menées par les services de sécurité burundais lors d’un couvre-feu ciblant des familles d’accueil.
Les personnes interpellées ont été embarquées à bord de véhicules en direction de Gatumba, en vue d’un rapatriement forcé vers la République démocratique du Congo (RDC), selon des sources locales. Le motif officiel de cette opération reste à ce jour inconnu.
L’ingénieur Balungwe Matenga, représentant des réfugiés congolais exilés au Burundi, s’est dit profondément préoccupé par cette mesure. Il estime qu’un retour à Uvira, ville actuellement sous haute tension, serait imprudent et dangereux. Depuis une semaine, des manifestations sont organisées par des groupes de la société civile et des résistants Wazalendo, dénonçant la nomination du général Olivier Gasita au poste de commandant adjoint de la 33e région militaire, chargé des opérations et du renseignement.
Alors que les réfugiés plaident pour l’ouverture de la traversée sur la rivière Ruzizi afin de faciliter un retour volontaire et sécurisé vers Kamanyola (territoire de Walungu) et Katogota (territoire d’Uvira), l’ingénieur Matenga déplore l’inaction des organisations humanitaires. Selon lui, ces dernières semblent rester passives face aux arrestations et détentions répétées de réfugiés congolais, dont les raisons demeurent floues.
Face à cette situation, l’ingénieur Matenga lance un appel urgent au gouvernement congolais ainsi qu’aux partenaires régionaux et internationaux. Il les exhorte à accélérer le processus de négociation entre les parties en conflit afin de restaurer durablement la paix et la sécurité dans la région du Sud-Kivu.
Il convient de rappeler que de nombreux réfugiés congolais exilés au Burundi ont refusé le cantonnement dans les camps prévus par les autorités burundaises et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Préférant rester dans des familles d’accueil à Rugombo, ils espéraient ainsi conserver une certaine proximité avec leurs villages d’origine situés de l’autre côté de la frontière.
Rédaction