Pendant deux jours, des journalistes venus de différents médias de la ville de Bukavu ont pris part à un atelier de renforcement des capacités axé sur le journalisme sensible aux conflits et l’éducation aux médias. Organisée par la GIZ en partenariat avec les organisations congolaises APC et RAPI, cette initiative vise à outiller les professionnels de l’information pour qu’ils deviennent des acteurs clés de la paix et de la cohésion sociale.
Animée par des experts locaux et internationaux, la formation s’est déroulée dans un contexte marqué par des tensions communautaires et la montée des discours de haine. L’objectif, encourager une couverture médiatique responsable, capable de désamorcer les conflits plutôt que de les attiser.
“Le journalisme sensible aux conflits est une approche qui permet de traiter l’information avec nuance, en évitant les stéréotypes et en donnant la parole aux voix souvent marginalisées”, a expliqué un participant, journaliste au sein du media en ligne JUARDC.
Une pédagogie axée sur l’humain
Lors de la première journée, les participants ont exploré les principes fondamentaux du journalisme sensible aux conflits, analyse contextuelle, choix des mots, ton empathique et valorisation de la diversité des sources. Une attention particulière a été portée aux récits des jeunes, des femmes et des personnes vivant avec un handicap.
La deuxième journée a été consacrée à l’éducation aux médias, une thématique devenue cruciale à l’ère des réseaux sociaux et de la désinformation.
“Les journalistes sont les ambassadeurs de l’information. Ils doivent aller là où se trouvent les citoyens dans la rue, mais aussi sur WhatsApp ou Facebook pour déconstruire les fake news et rétablir la confiance”, a souligné Célia Haro, conseillère internationale pour la paix à la GIZ.
Gabriel Londol, expert local en consolidation de la paix au sein de RAPI, a rappelé les enjeux du projet, “Nous voulons doter les journalistes d’outils pour couvrir les conflits avec responsabilité. Une mauvaise couverture peut envenimer les tensions, alors qu’un traitement réfléchi peut contribuer à les apaiser.”
À l’issue de l’atelier, les journalistes ont pris plusieurs engagements, notamment la vérification rigoureuse des informations, rejet des titres sensationnalistes, et production de contenus favorisant le vivre-ensemble.
Cette initiative marque une étape importante vers un journalisme plus engagé et conscient de son rôle dans la société. La GIZ espère qu’elle jettera les bases d’une collaboration durable avec les médias congolais.
Par Melissa BILUGE