Politique

Kinshasa demande au Conseil de sécurité de sanctionner les commandants de l’AFC/M23 et les responsables rwandais

New York, ONU, la République démocratique du Congo a appelé,  vendredi 22 août, le Conseil de sécurité des Nations Unies à renforcer sans délai le régime de sanctions visant le Rwanda, en y inscrivant les commandants du groupe armé AFC/M23 ainsi que des responsables rwandais. Kinshasa exige également une condamnation ferme de la transplantation de populations non identifiées sur le territoire congolais, une pratique attribuée au M23.

Cette requête a été formulée par l’ambassadeur Zénon Mukongo, représentant permanent de la RDC à l’ONU, lors d’une réunion d’urgence convoquée à la demande des États-Unis. La session faisait suite à la recrudescence des attaques de groupes armés dans l’est du pays, notamment au Nord-Kivu.

Des engagements bafoués

Dans son intervention, le diplomate congolais a exprimé de vives inquiétudes quant à la sincérité du Rwanda et de ses alliés du M23, qu’il accuse de violer les engagements pris dans le cadre de l’Accord de paix de Washington et de la Déclaration des Principes de Doha.

« Ces acteurs s’obstinent à fouler aux pieds leurs engagements », a déclaré Zénon Mukongo, dénonçant une stratégie de déstabilisation à caractère ethnique.

Selon lui, les exactions commises par le M23 et ses soutiens rwandais viseraient délibérément des civils en raison de leur appartenance ethnique, dans une tentative de « remodeler par la violence le tissu social congolais ».

Appel à des sanctions ciblées

Le représentant de la RDC a insisté sur le rôle dissuasif des sanctions internationales, affirmant que celles-ci ne sont pas contraires à la paix, mais au contraire essentielles pour la rendre possible.

« En refusant d’imposer de telles mesures contre le M23 et ses soutiens rwandais, le Conseil s’exposerait à cautionner l’impunité, à miner sa propre résolution 2773 et à éroder sa crédibilité », a-t-il averti.

Kinshasa demande également le soutien du Conseil pour permettre à une commission d’enquête internationale de commencer ses travaux sur les crimes présumés commis dans l’est du pays.

Le Rwanda dénonce une campagne de désinformation

En réaction, le représentant du Rwanda à l’ONU a rejeté les accusations congolaises, mettant en garde contre la propagation de la mésinformation et de la désinformation. Il a dénoncé une couverture médiatique sélective des violations des droits humains en RDC, où « les victimes sont présentées comme les auteurs, et vice versa ».

Selon lui, ces accusations récurrentes surgissent à des moments politiquement sensibles, notamment à l’approche de nouvelles négociations à Doha et de la mise en œuvre de l’Accord de paix de Washington, qui prévoit la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

 

Rédaction 

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