Ouverture de la première réunion annuelle de l’association des banques centrales africaines mardi 20 mai 2025 au siège de la BCEAO à Dakar. Selon le site internet Abidjan.net visité, ce rendez-vous constitue un moment propice pour des échanges approfondis et enrichissants sur les enjeux majeurs et les perspectives communes renseigne le gouverneur de la BCEAO Jean Claude Kassi.
La mise en en œuvre des décisions prises lors de la 46 eme reunion ordinaire du conseil des gouverneurs du 04 septembre 2024, la collaboration avec la commission de l’UA sur le processus du programme de coopération monétaire en Afrique(PCMA) sont entre autres les points inscrits à l’ordre du jour.
Dans son allocution le gouverneur de la BCEAO Jean Claude Kassi a reiteré l’engagement de cette institution qu’il dirige à soutenir la promotion de la coopération monétaire et le renforcement de la stabilité sur le continent s’inscrivant en droite ligne des idéaux portés par l’ACBA. « Il convient de souligner que notre rencontre se déroule dans un contexte international marqué par des incertitudes liées à une montée des tensions commerciales et géopolitiques, une vulnérabilité accrue face aux chocs climatiques et une pression croissante sur la soutenabilité de la dette de nos Etats », a pour autant tempéré M. Kassi Brou.
Dr Rama Krishna Sithanen, président de l’ACBA a dans intervention montré que la conjoncture internationale marquée par une guerre commerciale et économique aux conséquences lourdes doit donc être le maître mot. « Les risques géopolitiques se sont transformés en un problème de tarifs (…) Des mesures de représailles au plan mondial qui ont conduit à une fragmentation géopolitique, une inflation beaucoup plus élevée et des échanges en chute. Et, l’Afrique, notre continent, qui a à faire face à des flux d’aides officielles au développement, va également être impactée », a-t-il évoqué, assurant que le continent devrait en profiter pour se repositionner.
« C’est une opportunité qui nous est donnée pour accélérer le commerce régional, les investissements transfrontaliers et une plus grande intégration dans le continent », a noté Dr SIthanen, par ailleurs gouverneur de la Banque de l’Ile Maurice.
« Les décisions que nous prendrons aujourd’hui sont des décisions qui auront un impact sur le bien-être de la population et également pour façonner le narratif d’un continent en transformation », a-t-il souligné, se réjouissant des avancées enregistrées dans le cadre du processus devant conduire à l’avènement de la banque centrale africaine.
« Le programme de coopération monétaire et la mise en place de la Banque centrale africaine figurent à l’ordre du jour de cette session ; deux projets qui sont essentiels. Nous devrions collectivement veiller à ce qu’ils se réalisent », a-t-il dit, annonçant aussi l’opérationnalisation de l’institut de crédit régional dès le mois prochain avec le soutien du mécanisme africain de revue par les pairs. Dans le cadre de de la création de la Banque centrale africaine, l’ABDA travaille en étroite collaboration avec la Commission de l’Union africaine (CUA).
S’exprimant au nom de cette structure, Dr Patrick Ndzana Olomo a souligné l’exigence d’une « vision stratégique, des réponses politiques solides et une collaboration sans faille entre les principales autorités monétaires africaines » pour surmonter les aléas du paysage économique et financier mondial actuel.
« Pour l’Afrique, ces dynamiques externes ont des implications profondes. Nous sommes confrontés à un resserrement des conditions financières mondiales, à une augmentation des coûts d’emprunt, à la volatilité des prix des matières premières qui affecte à la fois les exportateurs et les importateurs, et à des pressions sur les devises. Ces facteurs limitent notre marge de manœuvre budgétaire et exacerbent la vulnérabilité de la dette », a relevé Dr Olomo.
« Dans ce contexte difficile, le rôle de nos banques centrales est plus crucial que jamais », a-t-il adressé aux membres de l’ABDA dans la lancée.
« En poursuivant sans relâche la stabilité macroéconomique, en mettant en œuvre des politiques tournées vers l’avenir et en soutenant les étapes fondamentales vers la création d’une banque centrale africaine par le biais de l’IMA, vous contribuez directement à un continent africain plus stable, plus prospère et plus intégré », les a-t-il ainsi exhortés.
«Nos aspirations à une Afrique plus intégrée et plus prospère sont intrinsèquement liées aux progrès de la coopération monétaire. À cet égard, je suis heureux de souligner les avancées significatives récemment accomplies en vue de la création de la Banque centrale africaine », a noté Dr Olomo au chapitre du processus menant à la création de la Banque centrale commune.
L’ABDA compte 41 banques centrales membres. Ces objectifs sont entre autres centrés sur le développement de la coopération entre les banques centrales africaines dans les domaines monétaires, bancaire et financier et la promotion, à l’issue d’un processus chronologique bien défini de convergence, de l’avènement d’une monnaie unique et d’une banque centrale commune en Afrique.