Société

2025-2026 : Une année scolaire incertaine à l’Est de la RDC, sur fond de misère et d’insécurité

L’année scolaire 2025-2026 s’ouvre dans un climat d’incertitude à l’Est de la République Démocratique du Congo, marqué par la précarité persistante des populations victimes des conflits armés.

Fixée au lundi 1er septembre 2025 sur l’ensemble du territoire national, la rentrée scolaire s’est déroulée dans une atmosphère inhabituelle, particulièrement timide dans les zones sous occupation du groupe armé AFC-M23.

À Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, la reprise des cours n’a pas été effective, malgré les appels des autorités provinciales invitant les acteurs du secteur éducatif à regagner leurs établissements pour accueillir les élèves. Ces autorités ont tenté de rassurer sur la sécurité et la reprise sereine des activités scolaires.

Quelques élèves ont été aperçus dans certaines cours d’écoles urbaines.  Les écoles conventionnées ont réussi à accueillir une centaine d’élèves, tandis que les établissements privés notamment ceux communément appelés « mûres en bois »  ont peiné à enregistrer quelques dizaines d’inscriptions. Cette faible affluence a été mise à profit pour nettoyer les salles de classe, réparer les pupitres, fixer les planches et remplacer les tableaux délabrés.

Ce tableau sombre s’étend également aux territoires. À Kabare, dans le groupement de Mudusa, plusieurs écoles ont constaté l’absence d’enseignants, comme l’a souligné François Mubalama, président de la société civile locale.

Interrogez, certains parents expliquent cette situation par la misère qu’ils endurent : « 90 % de la population est au chômage, les grandes entreprises ont fermé leurs portes, comme la Bralima qui employait plus de 5 000 personnes. Aucune banque n’est opérationnelle, et l’économie se détériore de jour en jour… », témoigne un habitant de Bukavu.

Ce n’est qu’en soirée du lundi 1er septembre, que quelques parents ont pu acheter des fournitures scolaires pour leurs enfants, et cela au compte-gouttes, faute de moyens.

 

David BALIBONERA

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