La République démocratique du Congo vient de franchir une étape décisive dans sa transition écologique. Ce mardi, un arrêté interministériel historique a été signé à Kinshasa, officialisant pour la première fois les métiers et emplois verts sur l’ensemble du territoire national. Cette avancée majeure s’inscrit dans une stratégie ambitieuse visant à créer 100 000 emplois verts d’ici 2031.
Portée conjointement par les ministères de l’Emploi et du Travail, et de l’Environnement, Développement durable et Nouvelle économie du climat, cette initiative marque une volonté politique forte. La Première ministre, Judith Suminwa, a salué cette décision comme un tournant stratégique. Elle a déclaré que la RDC ne se contentera plus d’être le poumon du monde, mais qu’elle deviendra aussi l’usine mondiale des emplois verts. Le programme formera 100 000 jeunes filles et garçons dans des filières durables telles que le recyclage, les énergies renouvelables, la gestion forestière et l’hydrogène vert.
Selon les documents adoptés, 84 métiers verts ont été officiellement reconnus, répartis dans 11 filières stratégiques. On compte notamment 20 métiers en agriculture durable, 13 dans les énergies renouvelables, 9 dans la valorisation des déchets et 11 dans l’hydrogène vert. Ces travaux, menés par l’Institut national de préparation professionnelle (INPP), ont également abouti à la validation du Plan national de développement des emplois verts (PNDV-RDC).
Le ministre de l’Emploi, Ferdinand Massamba Wa Massamba, a souligné la portée politique et sociale de cette démarche. Il a rappelé que le Chef de l’État a instruit le Gouvernement à développer une politique nationale des emplois verts, avec des outils de planification écologique et des mécanismes pour offrir des emplois décents à la jeunesse congolaise.
Le secrétaire général à l’Emploi, Donat Bagula, a insisté sur le rôle intégrateur du PNDV-RDC, conçu pour répondre à la double crise du marché du travail et de la pression démographique, tout en s’alignant sur le cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable 2025.
Trois documents fondateurs ont été élaborés , le Répertoire des métiers verts, le PNDV-RDC et le projet d’arrêté interministériel. Ces textes confèrent une existence juridique aux emplois verts une première dans l’histoire de la RDC.
La ministre de l’Environnement, Marie Nyange Ndambo, a souligné l’importance stratégique de ces outils dans la préparation de la COP 30. Elle a affirmé que la gestion durable de la forêt doit s’appuyer sur des instruments concrets, et que la RDC est actuellement le seul pays du bassin du Congo à s’être doté de tels outils.
Le programme de formation débutera en 2026 avec une première cohorte de 15 000 jeunes, dont 5 000 issus de milieux vulnérables. L’INPP assurera la coordination technique, avec un accent sur la formation des formateurs et la création d’un Observatoire national des métiers verts.
Le plan repose sur quatre axes majeurs : un ancrage politique fort pour accélérer les Objectifs de développement durable, la priorisation des filières vertes à fort impact, le renforcement de l’offre de formation professionnelle, et la création d’un Fonds national d’appui aux emplois verts.
Par cette initiative audacieuse, la RDC affirme sa volonté de conjuguer croissance économique et protection de l’environnement, prouvant que l’avenir du pays peut être à la fois vert, inclusif et porteur d’espoir pour sa jeunesse.
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