Par Sylvie NABINTU
Un atelier de partage et d’harmonisation se tient à Kinshasa, portant sur l’intégration de l’approche agro-écologique dans la stratégie nationale de conservation de la nature en dehors des aires protégées en République Démocratique du Congo. Cette initiative est soutenue par la Congo Basin Conservation Society (CBCS-Network), coordonnée par Josué Aruna, en collaboration avec SOCEARUCO.
Cette démarche vise à garantir les ambitions de la RDC pour atteindre les objectifs 30×30 du cadre mondial de la biodiversité pour qu’ils soient portées par des politiques nationales de conservation valorisant les savoirs des peuples autochtones et des communautés locales véritables gardiens de la biodiversité et de leurs habitats naturels. Elle repose sur une gestion durable fondée sur une agriculture en harmonie avec la nature, qui restaure la biodiversité et maintient un équilibre écologique essentiel à la pérennité des services écosystémiques.
Il est désormais reconnu que l’agriculture conventionnelle a atteint ses limites, contribuant à la dégradation des forêts et à l’émission de gaz à effet de serre. L’agro-écologie apparaît comme une voie vers un système alimentaire durable et une souveraineté alimentaire, tout en préservant les racines culturelles et les pratiques traditionnelles liées à la gestion durable de la nature. Elle permet de freiner la destruction des forêts et de renforcer la résilience des communautés a martelé Josué Aruna coordonnateur de Congo Bassin Conservation Society NetWork.
« L’agro-écologie nous reconnecte à nos origines et nous guide vers une souveraineté alimentaire respectueuse de la biodiversité. » insiste-t-il
La stratégie proposée s’articule autour de quatre axes majeurs,
1. Transition productive durable et consommation locale
– Promotion de l’agro-écologie
– Cultures associées et élevage intégré
– Systèmes semenciers paysans
2. Renforcement des capacités et des savoirs locaux
– Éducation agroécologique
– Champs-écoles paysans
– Valorisation des savoirs endogènes et des innovations paysannes
3. Gouvernance et cadre institutionnel
– Intégration de l’agro-écologie dans les politiques agricoles provinciales et nationales
– Renforcement des organisations paysannes et coopératives
4. Économie et marché équilibré
– Développement de circuits économiques équitables et durables
Les discussions porteront notamment sur l’impact de l’agro-écologie dans la gestion des ressources naturelles, les principes fondamentaux de l’agro-écologie et on rôle dans la conservation durable de la biodiversité ainsi que sur la stratégie nationale de conservation hors aires protégées et son plan d’action.
Rappelons que la RDC est l’un des pays les plus riches au monde en ressources naturelles. Elle abrite plus de 60 % des forêts du bassin du Congo, représentant le deuxième massif forestier tropical de la planète après l’Amazonie.





